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Le blog de Dawn Girl

2 janvier 2024

J'ai testé pour vous... Noël dans une famille dysfonctionnelle

2247-Coup de vieux du pere noel_maxi

J'ignore si c'est parce que je vieillis, parce que j'ai fait un travail sur moi ou parce que j'ai écrit un livre sur ma famille toxique, mais ce Noël que j'appréhendais tellement a été... différent. Je vais développer un peu plus loin, mais pour résumer : j'ai dit merde à ma mère concernant l'amalgame qu'elle s'entête à faire entre la politesse et le fait de faire un bisou, j'ai répondu à ses multiples remarques acerbes par des piques tout aussi cinglantes, je me suis mise dans ma bulle quand j'étais à table avec tout le monde, et aussi et surtout : j'en ai strictement rien à branler de ce qu'ils pensent.

23 décembre : ma mère commence déjà à m'énerver au téléphone en me disant : "Bon tu fais bien la leçon à Alice, elle fait la bise à tout le monde." ..... C'est tellement plaisant d'avoir une mère qui s'acharne à distiller sa culture du viol et à faire passer le message à Alice que le respect de son corps et de son consentement bah on s'en bat les reins, que tout ça ce sont des conneries d'éducation positive 2.0-enfant-roi-gnagnagnagna et que la-génération-d'avant-était-plus-polie... Bref j'ai eu envie de lui répondre d'aller manger ses morts mais je suis restée calme et droite dans mes bottes en lui répétant pour la 372ème fois que non, Alice ne ferait pas de bisou si elle n'en avait pas envie mais que oui, elle dirait bonjour et au revoir car la politesse c'est ça. Merde.

24 décembre : j'arrive donc chez mon oncle et ma tante avec Alice (B. n'a pas voulu venir, tu m'étonnes). Ma tante dit tout fort en parlant du Père Noël : "BON DE TOUTE FACON ALICE N'Y CROIT PLUS !" Ce n'était pas une question mais une affirmation. Je réponds que si, elle y croit encore, et là ma tante lève les yeux au ciel l'air de dire que c'est des conneries et qu'elle ne tiendra aucun compte de ce que je viens de dire.

A table il se passe un truc étrange : je ne suis pas avec eux. Je n'en fais même pas exprès, je ne suis juste pas là. C'est pourtant la même famille que d'habitude : la même mère, la même tante, le même oncle, les mêmes cousines, mais là je ne sais pas comment dire, c'est différent. J'entends ma cousine Charlotte étaler sa science sur les caisses de retraite puis sur le métier d'assistante dentaire qu'elle fait depuis 1 an à peine (j'ai bossé dans le dentaire pendant 8 ans donc l'entendre comme ça jouer les spécialistes devant moi m'agace très fort. Par ailleurs, cette manie qu'elle a de systématiquement dire "la grand-mère" pour désigner notre grand-mère, m'est insupportable à entendre. Mais je ne dis rien). De son côté, ma mère critique Simone Veil qui est retournée à Auschwitz avec un manteau en vison, j'ai envie de lui dire : "Et alors elle s'habille comme elle veut, elle te doit rien. En revanche tu devrais prendre  exemple sur elle qui a vécu l'horreur absolue et qui s'est donné les moyens de s'en sortir plutôt que de passer sa vie entière à se lamenter". Mais je ne dis rien. Ensuite elle raconte qu'un jour ma grand-mère lui a balancé une paire de chaussures à la poubelle sans raison ; ça me brûle de lui rétorquer : "Bah toi aussi tu m'as balancé une paire de Vans à la poubelle sans raison quand j'avais quinze ans et j'ai jamais compris pourquoi, t'as reproduit le schéma de ta mère en fait". Mais je ne dis rien non plus. Pourquoi je ne dis rien ? Tout simplement parce que je n'ai pas de temps à perdre à débattre avec des gens qui de toute façon n'écouteront rien ; j'ai déjà assez perdu d'énergie et de santé mentale là-dedans. Alors je m'isole virtuellement avec Alice qui joue avec son kaléidoscope, je suis presque extérieure à la scène. Je repense à mes anciens collègues qui m'ont tellement apporté en 6 mois, à ma collègue queer que j'ai envie d'embrasser à chaque fois que je la vois, au milieu LGBT auquel j'appartiens indéniablement, et je me dis que tous ces gens qui comptent pour moi seraient totalement incompatibles avec les personnes ici présentes. J'ai besoin de m'entourer de gens safe, et ici c'est tout sauf safe. Je ne suis pas à ma place.

Au moment de partir, ma tante insiste +++ pour qu'Alice dise merci pour les cadeaux, sous-entendu que c'est très malpoli de ne pas le faire. Sauf que, comme je l'ai dit en arrivant, Alice croit encore au Père Noël donc elle ne comprend pas pourquoi elle doit dire merci. J'aimerais le dire à ma tante mais je n'y arrive pas. Ma cousine Christelle se croit obligée de mettre son grain de sel : "Moi j'ai toujours dit à mes enfants que même s'ils ont des problèmes, en étant poli ça passe toujours". J'ai envie de lui rétorquer qu'elle peut se carrer ses leçons de courtoisie où je pense, que sa mère critiquait aussi ses enfants il y a encore pas si longtemps car soi-disant ils étaient malpolis, mais là encore je ronge mon frein. J'ai juste envie de rentrer chez moi et de les laisser englués dans leur mentalité jugeante et rétrograde de merde. Je laisse quand même échapper un "Foutez-lui la paix !", devant mes cousines et j'espère bien qu'elles l'ont répété à leur mère. Elles n'ont certainement pas manqué de débriefer après notre départ en disant que ma fille était mal élevée, mais je m'en tape le coquillard. L'année prochaine j'espère pouvoir faire en sorte qu'on ne soit pas dans la région à Noël, comme ça ce sera réglé.

25 décembre : le jour du fameux repas chez moi. Dans la voiture les piques maternelles fusent dès le départ : "Ta voiture sent le gasoil", "Oui enfin je veux pas dire mais ton permis de conduire il y a eu des ratés hein", "Je conduis mieux que toi", etc etc. Et ça a continué chez moi : encore des remarques blessantes qu'elle croyait certainement humoristiques, sauf que c'était pas drôle. MAIS grosse victoire personnelle : à chaque pique, je lui ai répondu du tac au tac pour la remettre à sa place. Je n'ai RIEN laissé passer jusqu'à ce qu'elle arrête. Du coup, elle était charmante quand je l'ai ramenée chez elle :-D

Bref, ce Noël m'a permis de mesurer le degré de toxicité de mon entourage. Je savais déjà qu'ils étaient dysfonctionnels (on parle quand même de gens qui ont déjà proposé à plusieurs reprises un verre d'alcool à ma mère qui était alcoolique et c'est moi qui ai dû mettre le holà à l'époque ; pendant des années ils m'ont laissée vivre seule avec elle sans jamais bouger le petit doigt ni même me demander comment j'allais, donc merde hein), mais là c'était vraiment flagrant, un peu comme si je voyais clair après des années à voir flou. Je n'ai plus rien à voir avec eux. Je continuerai d'envoyer un message pour leurs anniversaires respectifs parce que je suis polie, mais c'est tout. Pour le reste, je ne suis déjà plus là.

 

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11 décembre 2023

So let it be what it'll be

Bien, alors où en est-on concernant mon Candy crush avec ma collègue ? Bah clairement je suis en mode opération séduction. Ou plus exactement, en mode jeu de séduction car rien n'est sérieux là-dedans. J'ai envie de la protéger (elle a vécu des trucs pas très fun et le phénomène de projection fait que gnagnagna) ; je la fais rire, j'essaye de m'intéresser à ses enfants, je lui dis de prendre soin d'elle car elle laisse passer trop de choses au boulot ; de temps à autre on parle de sexe ouvertement (et quand deux personnes en parlent de manière aussi décomplexée est ce que cela signifie qu'elles sont justes ouvertes d'esprit et sans sous-entendu, ou bien qu'il y a plus que ça... je me pose la question), ça m'énerve quand notre collègue Christine vient lui tripoter les mains quand elle lui parle et sort avec elle fumer des clopes toutes les 5 minutes, bref je suis comme un mec qui fait la cour à une fille et qui ressent de la jalousie quand quelqu'un d'autre l'approche. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne culpabilise même pas. Je joue mais il n'y a aucune malice là-dedans, je la respecte (et je me respecte) trop pour ça.

Comme je l'ai dit précédemment, je pense qu'elle n'est pas indifférente. Néanmoins je ne m'emballe pas pour autant car c'est quelqu'un qui aime bien jouer sur l'ambiguité : par exemple, elle m'a raconté récemment qu'avec une ancienne collègue elles se faisaient des "apéros baignoire", en gros elles prenaient régulièrement un bain ensemble en se buvant un petit verre. Elle m'a assuré qu'il ne s'était rien passé avec cette collègue et qu'elle n'en avait pas eu envie une seule seconde... Or, être à poil ensemble dans une baignoire c'est quand même super intime je trouve. Perso je ne le ferais pas avec quelqu'un qui est "juste" une collègue ou même "juste" une amie. Sa collègue a dû s'imaginer des trucs et rester sur sa faim :p

Bref, il n'y a rien de tout ça ici, on en est même très loin. J'ai choisi de faire confiance à la vie. S'il doit se passer quelque chose avec elle, ça se passera. Et s'il ne doit rien y avoir il n'y aura rien. Par contre le jour où j'apprendrai qu'elle a quelqu'un dans sa vie (parce que ça arrivera forcément un jour, elle est célibataire depuis un moment), je risque de me prendre une grosse claque.

6 décembre 2023

Joyeux Noël... ou pas

Avant-hier, j’ai emmené ma mère chez le médecin à la demande de cette dernière : en effet ma mère, après une énième galère, n’a plus de clés de voiture et elle devait absolument être vue pour un renouvellement de médicaments. J’ai donc passé mon jour de congé à la conduire à droite et à gauche, et elle a été très gentille avec moi. Quand elle est comme ça je culpabilise d’avoir écrit mon livre, je me dis qu’elle ne se rend même pas compte de tout ce qu’elle m’a fait. Et 5 minutes après je me dis que je n’ai pas à taire mes souffrances, que je n’ai pas à mettre un mouchoir dessus parce que ma mère souffre aussi.

L'été dernier - j'en ai parlé ici – a été le pire de toute ma vie : ma mère m'a fait payer le fait d'avoir osé lui dire que je ne supportais plus sa maladie et que j'étais impactée depuis trop longtemps. Elle m'a fait payer le fait d'avoir remis les choses à leur place : elle la mère, moi la fille et non l'inverse. Elle m'a dit des choses que je ne souhaite à aucune fille d'entendre de la part de sa mère. Là où  (pour moi, mais peut-être que j'idéalise), une mère normale aurait dit qu'elle me comprenait, qu'elle était désolée de me voir dans cet état et qu'elle allait tout faire pour que les choses changent, ma mère a recentré les choses sur elle (« je t'ai assumée seule, j'ai fait un boulot de merde pour t'élever, ce n'est pas ton père adoré (LOL) qui t'a élevée, ça fait quarante ans que tout le monde me juge, j'ai envie de mourir, je ne mange quasiment plus ») etc etc, puis quand elle a vu que ça ne marchait pas elle m'a piétinée.

Elle a ensuite été hospitalisée début septembre, et les insultes / propos désobligeants ont instantanément cessé. Bien entendu elle ne s'est pas excusée (elle ne s'excuse jamais) ; elle a fait comme si de rien n'était. Je pense qu'elle a compris que j'ai pris mes distances : finis les appels quotidiens, désormais on se téléphone sur mes jours de congé uniquement (et encore, si on pouvait s'appeler encore moins souvent cela m'arrangerait). Je ne vais plus chez elle sauf impératif. Quand elle me parle de ses problèmes (sans voiture c'est la galère pour se déplacer, elle doit porter plainte contre untel, elle a reçu une lettre recommandée etc etc), je fais « mmh mmh » et je la laisse se démerder. Ça peut paraître méchant de réagir comme ça mais ma mère est littéralement un aspirateur à énergie avec ses problèmes sans fin et plus j'en fais, plus elle m'en demande et plus elle considère que c'est un dû. Donc maintenant c'est stop, voilà.

Parmi les méchancetés qu'elle m'a dites l'été dernier, il y avait Noël. Je (re)cite ses propos suite à une lettre où je lui disais que ma porte serait toujours ouverte si elle voulait venir à Noël : « Déjà je n'aime pas conduire la nuit, et ensuite je peux plus voir sa tronche au Marquis. Je ne sais pas ce que je lui ai fait mais il ne m'aime pas et je le lui rends bien, donc je ne viendrai pas ».

C'est donc avec beaucoup d'anxiété que j'ai vu Noël approcher à grands pas : je ne savais pas comment aborder le sujet avec ma mère. D'un côté je me disais qu'elle avait dit qu'elle ne viendrait pas donc bon c'était réglé, et de l'autre je ne me voyais pas laisser ma mère toute seule le soir de Noël. Je stressais en imaginant que le lendemain elle m'afficherait devant toute la famille en se plaignant de ne pas avoir été invitée, etc.

C'est elle qui a fini par en parler, là encore comme si de rien n'était : elle m'a demandé ce que voulait Alice comme cadeau, si j'avais réfléchi au menu, comment ça se passerait vu qu'elle n'a plus de voiture etc. Si j'avais été assez forte, je lui aurais mis le nez dans son caca avec un cinglant : « Ah bon, mais tu m'as dit que tu ne pouvais plus voir la tronche de B. et que tu ne viendrais pas ? » mais je n'en ai pas eu la force. J'ai essayé de lui suggérer une alternative où je passerais chez elle avec Alice pour manger l'entrée avant de regagner mes pénates pour le plat de résistance, mais j'ai vu le monstre de l'été dernier repointer le bout de son nez et j'ai préféré rétro-pédaler et lui dire que j'irais la chercher puis que je la ramènerais chez elle (moi qui ai peur de conduire la nuit, ça va encore être du stress en plus de tout le reste).

Dimanche, B. a donc compris que ma mère viendrait chez nous le soir de Noël. On était dans la rue, il s'est mis à marcher trois mètres devant moi en me faisant la gueule. Pas un seul instant il n'a essayé de se mettre à ma place. Je comprends qu'il n'ait pas envie de voir ma mère après toutes les horreurs qu'elle a proférées à notre encontre, mais il n'est pas plus capable que moi de s'opposer à son père (je le cite : « par rapport à papa il y a des choses que je pense mais que je garde pour moi ». Bah alors viens pas me donner des leçons putain). Il croit vraiment que ça m'amuse de me taper deux fois 30 kilomètres aller-retour en pleine nuit le soir de Noël pour aller chercher quelqu'un qui va, en fonction de son humeur du moment, tout critiquer quand elle sera chez nous ? (« ton chat est crétin » ; « de toute façon comme dirait ta tante, à 21 heures le repas sera fini, krkrkrkr non mais je plaisante t'es vraiment susceptible ») ? Il croit vraiment que je suis heureuse d'accueillir ma mère toxique chez nous et de les voir s'ignorer pendant toute la soirée en mode guerre froide ? Bah non. Je préférerais qu'elle assume ses propos et qu'elle ne vienne pas. Je préférerais qu'elle ne soit plus dans ma vie. Parfois je préférerais qu'elle ne soit plus là tout court. Ma mère est un fardeau. Je fais un travail sur moi pour éloigner toutes les personnes toxiques de ma vie et clairement ma mère est numéro 1 sur la liste. Mais la sortir de ma vie est trop difficile pour moi, et notamment pour les raisons que j’ai expliquées au début.

Une collègue de boulot à qui j'ai dit que je stressais parce que rien n'est jamais assez bien aux yeux de ma mère (mon appart, mon couple, mon repas de Noël, moi tout court), m'a répondu : « Bah tu lui dis que l'année prochaine c'est elle qui organise le repas chez elle, tu vas voir ça va la calmer vite fait ». Je garde donc cette réplique dans ma manche et je ne manquerai pas de la dégainer si besoin. Reste que j'ai hâte que Noël soit terminé, à cause de ma mère je me suis mise à appréhender cette fête. J'ai pourtant une fille de 7 ans pour qui Noël devrait être le plus beau jour de l'année. J'espère pouvoir faire quelque chose avec elle l'hiver prochain pour contrebalancer le repas avec ma mère. Je sais qu'il ne faut pas se projeter dans l'avenir mais en tout cas je garde cette idée dans un coin de ma tête.

Mais peut-être que ma mère sera gentille comme elle l’a été avant-hier, et je vais culpabiliser d'avoir écrit tout ça… Cette ambivalence permanente est insupportable.

6 novembre 2023

C'est partiiiiii

photo

Après presque une année de travail j'ai enfin lancé la machine pour auto-éditer mon manuscrit. J'ai choisi un pack clé en main avec dépôt légal inclus, création de l'ISBN, conception de la couverture par un graphiste à partir d'une photo, etc. La question financière ne m'inquiète pas trop : je ne compte pas vivre de ma plume mais simplement sortir ce truc pour pouvoir tourner la page sur les maltraitances que j'ai subies (bon après tant mieux si j'en vends plein, je ne vais pas cracher sur l'argent non plus ^^).

J'ai fait le choix de ne le sortir qu'en version numérique, en tout cas dans un premier temps. Pourquoi ? Parce que je ne veux pas que ma mère ou ma tante tombent dessus chez Cultura et me reconnaissent (je suis méga parano avec ça, c'est débile car je ne suis pas Amélie Nothomb et je sais très bien que mon livre va passer complètement inaperçu et être noyé parmi des dizaines de milliers d'auteurs etc, mais vous savez il suffit d'une fois hein). J'ai pris toutes les précautions en amont : tous les prénoms ont été changés, aucun lieu n'est mentionné, j'écris bien évidemment sous un nom de plume et je brieferai les personnes connaissant mon identité pour qu'elles ne la divulguent en aucun cas. Enfin, je créerai une adresse mail indépendante de mon mail perso pour une éventuelle correspondance. Bref normalement tout est bétonné pour que mon anonymat soit préservé, reste à espérer que les gens qui me connaissent jouent également le jeu.

Je sais que certains d'entre vous souhaitent le lire, dans ce cas envoyez-moi un mail ici via le formulaire de contact et quand le machin sera disponible je vous enverrai le lien pour vous le procurer (via mon futur mail d'auteur niééééé). Par contre ça prendra certainement un peu de temps car j'ai tout envoyé jeudi dernier et j'ignore les délais du graphiste pour créer la couverture.

Yapluka :-S

24 octobre 2023

Houston, on a un problème

Bon ce n'est pas un problème grave mais c'est emmerdant quand même : je suis récemment tombée  amoureuse de quelqu'un. Le genre de truc où tu as le coeur qui bat plus fort quand tu vas voir la personne, où tu es triste quand tu ne vas pas la voir, où tu passes plus de temps à te préparer le matin pour lui plaire, où tu fais du sport pour perdre du poids, etc etc... J'ai déjà eu des crush ++ dans le passé mais là c'est différent : il ne s'agit pas d'une personne inaccessible, que je connais à peine et/ou que j'idéalise, qui est mariée ou que sais-je. Pour la première fois (de ma vie ?), il s'agit d'une personne que je connais bien et qui est disponible. Pour la première fois (de ma vie ?), cela pourrait être simple.

Cela pourrait, ouais...

Certains voyants sont au vert : 1. elle est célibataire, 2. je sais qu'elle a déjà vécu en couple avec une femme donc elle n'est pas fermée aux relations queer, et 3. je pense que je lui plais aussi. Pour autant la situation n'est pas dénuée d'obstacles, car d'une part c'est ma supérieure hiérarchique au boulot, et d'autre part moi je ne suis pas célibataire et ça ce n'est pas un détail. J'aime toujours B. Il n'y a clairement plus la flamme des débuts, mais au bout de 16 ans de couple et dix de vie commune rien de plus normal. La charge mentale déséquilibrée à la maison a fait beaucoup de dégâts ; je l'ai déjà alerté à plusieurs reprises là-dessus mais malheureusement rien n'a changé. Il n'empêche que j'ai toujours des sentiments pour lui et que même si tout n'est pas parfait, il est hors de question que j'envoie balader tout ce qu'on a construit. S'il doit se passer quelque chose avec ma collègue cela ne débouchera sur rien de sérieux (et je sais qu'elle a déjà eu des sex friends donc elle n'est pas fermée à ça non plus).

(oui je sais ça fait beaucoup de si, et si ma tante en avait, etc etc...)

Peut-être qu'il n'y aura jamais rien. Peut-être que c'est juste un feu de paille et que je vais me calmer vite fait. Peut-être que c'est "juste" la crise de la quarantaine (ça fait cliché mais j'aurai 40 ans dans quelques mois), mais bon, mon coeur qui vient de s'emballer comme un fou à l'instant parce que j'ai effleuré accidentellement sa main, le battement qui saute quand je reçois un sms d'elle, la jalousie que j'éprouve quand elle rigole un peu trop avec l'autre que j'aime pas, je ne les invente pas. Il y a clairement des sentiments en plus de l'attirance physique.

Larguée je suis.

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30 septembre 2023

Liste de défis 2023

Je fais là une exception (et pas des moindres !) au principe que je me suis fixé depuis quelques années, à savoir ne plus faire de to-do list. Les to-do list c'est anxiogène au possible et on n'en vient jamais à bout. Pour ces défis bien évidemment aucune date butoir (à part ma mort), et certains sont totalement utopiques mais ça ne coûte pas cher de rêver ! ^^ Pour l'instant je laisse tout "à faire", je complèterai / mettrai à jour régulièrement.

 

Légende : en noir : à faire, barré en bleu : réalisé, en vert : en coursbarré en rouge : abandonné.

 

1- Me remettre au piano (et donc reprendre des cours de musique)

 

2- Participer à un jeu télé

 

3- Faire une constellation familiale

 

4- Voyager en France (notamment la Corse et les Alpes, j'adorerais découvrir ces deux régions)

 

5- Voyager dans le monde (en vrac les pays où j'aimerais aller : Canada, Etats-Unis, Japon, Afrique du Sud, Réunion, Polynésie, Italie, Irlande, retourner en Grande-Bretagne, en Chine et en Espagne...)

 

6- Trouver un moyen de jouer au Manoir de Mortevielle

 

7- Faire du (de la ?) pole dance

 

8- Me perfectionner en anglais et en espagnol, apprendre la LSF et le japonais

 

9- Décrocher un M2 en droit

 

10- Bosser sur Macintosh

 

11- Me faire photographier par le studio Harcourt

 

12- Devenir FA pour des chats

 

13- Coucher avec une fille

 

14- Prendre le métro dans chaque ville où ce sera possible (le métro, ma passion)

 

15- Faire un selfie avec quelqu'un de connu

 

16- Confectionner un entremets, progresser en cuisine d'une manière générale (notamment en réussissant un joli gâteau présentable, des pains au chocolat avec une vraie pâte feuilletée, des recettes végétariennes etc)

 

17- Voir le désert en vrai

 

18- Reprendre des cours de natation et ne plus avoir peur de mourir noyée

 

19- Réussir à prendre l'avion sans penser que je viens de monter dans mon tombeau

 

20- Arrêter de vapoter

 

21- Lâcher prise concernant ma mère

 

22- Perdre mes kilos en trop

 

23- Réussir le passage secret du jeu Limbo

 

24- Lire tous les livres non lus qui prennent la poussière dans ma bibliothèque

 

25- Sauter en parachute (aaaaaargh)

 

26- Me foutre de ce que les gens pensent de moi

 

27- Publier un deuxième livre (je parle de deuxième livre car à l'heure actuelle je sais que je vais auto-publier mon texte sur les maltraitances que j'ai vécues, qui constituera donc mon premier livre)

 

28- Lire un livre en langue étrangère et le comprendre

 

29- Trier les 35 000 photos d'Alice avant que mon ordi ne rende l'âme :-S

 

30- Enregistrer un podcast

 

31- Méditer tous les jours au moins 7 minutes

 

32- Ecrire une lettre à quelqu'un qui a compté pour moi positivement (j'ai une idée sur la personne mais j'hésite encore sur ce que je peux / dois / ne dois pas lui écrire)

 

33- Faire une activité physique VRAIMENT régulière :-S

 

34- Réussir à louer un AirBnb à l'étranger et à échanger avec un proprio non-francophone

 

35 – Manger des frites au vinaigre dans une vraie baraque à frites

 

36 – Faire un pèlerinage solo sur deux lieux qui ont marqué mes jeunes années (le sentier des Douaniers de Dinard et la ville de Saint Brieuc – ce qui nécessitera plusieurs jours)

 

37 – Me remettre au vélo

 

38 – Me faire faire mon cinquième tatouage

 

39 – Progresser aux échecs et maîtriser leur jargon bizarre avec les hashtags et les machins bidules auxquels je ne comprends rien

 

40 – Retrouver des anciennes séries sur le web et me refaire les intégrales (je suis notamment nostalgique +++ de Beverly Hills et de Melrose Place, j'ai trop envie de les revoir !)

 

41 – Désencombrer mon appart

 

42 – Me détacher de certaines personnes et arrêter de rêver ma vie

 

43 – Ne plus grignoter DU TOUT entre les repas, et notamment le soir avant de me coucher (vive les TCA)

 

44 – Faire toutes les recettes de cuisine qui encombrent mon téléphone + mon Instagram + mes anciens téléphones (j'ai au moins mille captures d'écran qui traînent, c'est une horreur ^^)

 

45 – Faire de la tyrolienne

 

46 – Aller voir un match de foot (je ne connais strictement rien aux règles mais juste pour voir l'ambiance dans un stade)

 

47 – Allez soyons fous : acheter une maison (lol)

 

48 –  Me marier (hahahahahaha !)

 

49 – Parler en public

 

50 – Vaincre ma phobie de la maladie et de la mort

 

51 – Quand j'aurai une habitation plus grande, organiser une bouffe chez moi en extérieur avec les gens que j'aime (il n'y en a pas beaucoup mais il y en a ! ^^)

 

52 - Voir Marseille 

 

53 - Me mettre au yoga et réussir une inversion (ça me fascine ce truc)

 

54 - Posséder une borne d'arcade Pacman

18 septembre 2023

Pourquoi j'ai eu envie d'apprendre l'espagnol

CRIA-CUERVOS-2

Mon histoire avec la langue espagnole a débuté en 1995 : à l'époque, j'étais en CM2 et je regardais en boucle le film "Le zèbre" de Jean Poiret - pas le film du siècle, mais il y avait un petit côté bizarre qui me fascinait. Un jour, j'ai laissé la VHS avancer après la fin du "Zèbre", et je suis tombée sur le début d'un autre long-métrage que je n'avais jamais vu : "Cria Cuervos" de Carlos Saura. On y voyait des photos de famille, trois petites filles avec leur mère, leur père etc... la plus petite des enfants s'appelait Maïté (j'ai instantanément fait le lien avec la cuisinière exubérante que ma grand-mère regardait à la télé). Les légendes des photos étaient écrites en espagnol ; j'étais fascinée par les accents aigus sur les "a" car cela n'existait pas en français. Le visionnage de l'album de famille était accompagné d'une mélodie un peu triste jouée au piano (ma passion pour le piano avait commencé quelques mois plus tôt grâce au film "l'effrontée" et à l'émission "l'école des fans"). Bref, tout était réuni pour retenir mon attention et j'ai donc voulu voir la suite.

Le film était en VO sous-titrée. Soyons honnêtes je n'ai pas tout compris (j'ignorais ce qu'était le franquisme, certaines scènes du film ne m'étaient pas accessibles vu mon jeune âge, etc)... Mais j'ai tout de même été happée par l'histoire. J'ai trouvé Geraldine Chaplin magnifique (et elle parle merveilleusement bien espagnol) ; la petite Ana avait un côté inquiétant ; la mort de la mère puis du père m'ont à la fois fascinée et rendue très triste ; et mine de rien les sous-titres m'ont permis de saisir et de retenir pas mal de mots (pour ceux qui veulent apprendre la langue je pense que le débit de paroles des comédiens de ce film est idéal), bref ce film m'a donné envie d'apprendre l'espagnol.

Malheureusement, à l'époque il était question de contourner la carte scolaire pour que je n'aille pas au collège le plus proche de mon domicile, et donc ma mère s'était monté le bourrichon en s'imaginant que le fait de choisir italien en LV2 (en quatrième, soit deux ans après mon inscription...), allait me permettre d'intégrer le collège qu'elle voulait, en l'occurrence celui situé près de chez mes grands-parents. Evidemment avec le recul tout ceci était complètement bullshit, mais bon bref je n'ai pas eu le choix et je me suis sentie obligée de choisir italien en quatrième... je me suis dit que je ferais espagnol en LV3, au lycée.

Sauf que j'ai pu aller me brosser pour faire espagnol en LV3, étant donné que la LV3 espagnol n'existait dans aucun lycée de mon académie. AUCUN. (et croyez-moi, j'ai cherché). Breton c'était possible, japonais c'était possible, mais espagnol c'était no way.

 (j'ai été d'autant plus dégoûtée quand j'ai appris que l'inverse aurait été possible, à savoir faire espagnol LV2 et italien LV3. Tout le monde aurait été content. BREF.)

J'ai donc fait chinois en LV3 et mes rêves de langue de Cervantès se sont évanouis. J'étais jalouse envers mes camarades qui suivaient les cours d'espagnol. Je suis allée plusieurs fois en Espagne (pas assez d'ailleurs), et je suis tombée amoureuse de ce pays. J'aime tout là-bas : les paysages, le climat, la bouffe, tout. Il ne me restait que la langue.

Il m'aura fallu presque trente ans et l'application Duolingo pour m'y mettre sérieusement. J'ai commencé en février et j'adore ! Bien sûr, je pense que comme pour l'anglais, le cours de Duolingo sera très insuffisant et qu'il faudra le compléter avec des vrais cours (quand j'aurai le temps...). J'ai d'ailleurs testé les DVD de la série "Un Paso Adelante" en VO et je n'y comprends pas grand-chose, ils parlent tellement vite... Si j'ai l'occasion de revoir "Cria Cuervos" je verrai si j'arrive à mieux comprendre les dialogues (je suis sûre que oui).

Mais de toute manière, -c'est super cliché ce que je vais dire, pour apprendre réellement une langue il faut la pratiquer / regarder des films / lire des livres pour espérer atteindre un niveau acceptable... La preuve, bien qu'ayant un bon niveau d'anglais à l'écrit, je galère à l'oral pour réussir à sortir une  phrase cohérente. Si je regarde un film ou une série anglophone en VO non sous-titrée, je comprends un mot sur dix. Il faut vraiment que j'emmène Alice à Londres :-)

18 août 2023

Le jour où tout a basculé

(je vous préviens, ce post risque d'être long comme un jour sans pain, et le style rédactionnel sera à chier car je n'ai ni l'envie ni la force de m'appliquer. Merci de votre compréhension).

 

J'en avais parlé ici, mais la maladie de ma mère s'est considérablement aggravée ces derniers mois. Le mot exact pour qualifier son état est "incurie". Incurie d'elle-même (physiquement elle a vingt ans de plus que son âge réel, elle ne s'alimente plus correctement et elle ne doit plus se laver depuis fort longtemps), mais également incurie de son appartement (une seule prise électrique fonctionnelle depuis des mois donc plus de frigo ni de téléphone fixe, plus de douche, boîte aux lettres cassée car clés perdues, une odeur n'ayant rien à envier aux EHPAD, des cafards là-dedans à mon avis, bref une porcherie de 80 m²).

Je pense qu'elle aurait aimé que je téléphone à un électricien, à un plombier, à une entreprise de nettoyage, bref que j'agisse comme une maman qui s'occupe de sa fille, sauf que cette fois-ci j'ai décidé de la laisser se débrouiller toute seule étant donné que : 1. elle n'est pas ma fille mais ma mère, 2. j'essayais à l'époque de lâcher prise et de me dire que si elle replongeait dans l'alcool / refusait de prendre son traitement / ne se rendait pas à ses rendez-vous médicaux ou que sais-je, je ne pouvais pas contrôler ça, et que 3. ses besoins étant de toute façon un puits sans fond, j'y aurais laissé ma santé.

Bien sûr, elle n'a rien fait. Je lui ai dit à plusieurs reprises d'appeler une assistante sociale pour demander de l'aide, mais à chaque fois il y avait une bonne excuse pour ne pas le faire : l'assistante sociale de l'hôpital est injoignable, celle de sa commune est conne... Elle n'a donc appelé personne. Pendant ce temps-là j'avais de plus en plus de mal à venir chez elle, j'étais mal à l'aise dans son taudis. J'avais honte d'emmener Alice là-bas. Le pompon a été ce fameux matin de juin où j'ai dû ramasser ma mère par terre dans la salle de bains sous les yeux d'Alice. Même sa petite-fille n'aura pas été épargnée...

Quand elle me téléphonait alcoolisée (soit pratiquement tous les jours), j'avais la boule au ventre. Je voulais que ça se termine alors je lui répondais par monosyllabes. Je ne lui racontais rien. De toute manière quel intérêt de lui partager mes anecdotes du boulot ou mon projet de reprise d'études ? Je n'avais pas envie de l'entendre parler avec sa voix pâteuse que je ne pouvais plus supporter.

Fin juillet, elle a fini par me demander : "Est ce que ça te dérange quand je t'appelle ?", sur un ton que je n'ai pas du tout aimé. Au début j'ai répondu "non", et puis comme elle insistait, j'ai fini par lui dire : "J'aime bien discuter avec toi quand ta voix est normale, mais quand ta voix est alcoolisée ça me met mal à l'aise alors je préfère abréger". Elle m'a répondu que de toute manière c'était toujours elle qui m'appelait et jamais l'inverse, donc : "puisque c'est ainsi, tu me téléphones quand tu veux et puis voilà". J'ai répondu : "Très bien". Elle a rajouté : "Donc voilà, c'est comme ça".

Son "c'est comme ça", a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : j'ai explosé. Je lui ai dit : "Donc voilà c'est tout, aucune remise en question de ta part ?" Puis j'ai vidé mon sac, je lui ai dit que sa maladie, je ne pouvais plus la supporter, que je savais que ce n'était pas sa faute, mais que là je n'en pouvais plus. Que la ramasser par terre devant ma fille de 7 ans, ce n'était pas possible. Que son mal-être c'était son histoire, que c'était super d'aller faire une cure de sevrage mais que ça ne suffirait pas, qu'il fallait qu'elle fasse un travail sur elle pour comprendre d'où venait sa dépression et se sortir de ce marasme. Que j'aurais eu besoin qu'elle me dise que sa maladie n'était pas ma faute, qu'elle savait que cela avait été difficile pour moi et qu'elle était fière de moi. Que jamais je n'ai eu droit à ces mots. Que la personne qu'elle devient quand elle a bu n'est pas ma mère, que je n'aime pas cette personne et que je ne veux ni la voir, ni l'entendre. Et enfin, je lui ai dit que quand sa seule réaction est de dire : "Bon ben puisque c'est comme ça je boude et c'est toi qui n'as qu'à m'appeler", bah moi je réponds "merde".

A la fin j'étais en larmes, en train d'hyperventiler et de sangloter. Alice s'est mise en pleurer en voyant mon état. B. et moi lui avons fait un câlin en lui disant que ce n'était pas de sa faute.

Je pensais qu'en voyant mon état, ma mère allait réfléchir et valider mes souffrances. C'était tout ce que je demandais... Et bien pas du tout : quand je l'ai rappelée le lendemain, je me suis pris un déferlement de colère dans la figure : "Tu m'en as mis plein la tête hier mais moi aussi je peux te servir, parce que c'est inadmissible". Et là elle m'a sorti son refrain habituel :

 

"j'ai pris un boulot de merde pour t'élever, j'ai travaillé les dimanches et les jours fériés, et ce n'est pas ton père adoré qui t'a élevée".

 

Il n'y a absolument rien qui va dans cette phrase : oui, elle a pris un job alimentaire pour m'élever c'est juste, mais 1. c'est hors sujet, 2. je ne suis pas responsable de cette situation, 3. cela ne lui donne pas l'immunité diplomatique, 4. je ne suis pas responsable du fait que mon père n'ait pas assumé son rôle, j'en ai même souffert dis-donc c'est incroyable, 5. elle CONTINUE de dire que j'adorais mon père alors qu'il me maltraitait, qu'il me faisait peur, que je l'ai sorti de ma vie il y a vingt ans et qu'elle le sait très bien. Il lui faut quoi de plus ? Que je le bute ???

Elle m'a ensuite dit qu'elle avait envie de mourir et qu'elle allait mettre fin à la communication. Je lui ai demandé si je pouvais lui répondre calmement, sans passion. Elle a accepté. J'ai essayé de remettre les choses à leur place et voilà ce que j'ai dit en substance :

*OUI, elle m'a élevée seule. OUI, on le sait putain. Personne n'a jamais dit le contraire. En faisant ça, elle a fait son devoir de mère, elle a fait ce que tout parent doit faire. Comme elle l'a dit un jour à sa soeur, elle n'allait pas me laisser dans le caniveau. Que mon père n'ait pas assumé son rôle, c'est une chose. Pour autant, je n'ai pas de dette envers elle. On élève nos enfants de manière inconditionnelle, ils n'ont pas à nous dire merci. Alice ne me doit rien. Je ne dois rien à ma mère. Aucun enfant ne doit quoi que ce soit à ses parents.

*Ce que j'avais essayé de lui dire la veille, peut-être d'une manière maladroite, c'était que sa maladie m'impacte depuis que je suis toute petite. Et je n'invente rien car cela porte un nom : co-dépendance ou co-alcoolisme en l'ocurrence. J'aurais besoin qu'elle reconnaisse ça.

*Je souhaite qu'elle reprenne sa place de mère et moi ma place de fille. Les rôles ont été inversés pendant trop longtemps et je ne veux plus de ça.

*Son mal-être est quelque chose de très profond qui a pris racine bien avant ma naissance, qui n'a donc rien à voir avec moi. Pour se sortir de sa maladie, il faut qu'elle aille voir un professionnel de santé. C'est ok de voir l'addictologue, l'hépatologue et compagnie, mais ce n'est pas suffisant. Il faut un travail psy. Avec moi elle se met sans cesse dans une posture de petite fille blessée, or ce n'est pas à moi d'accueillir cette petite fille blessée. Ses blessures intimes ne regardent qu'elle. Je travaille sur les miennes, elle doit travailler sur les siennes.

Elle a raccroché en pleurant et en disant que je ne comprenais pas. Un vrai mur. Désespérant.

Le lendemain matin (après une nuit pourrie, la première d'une très longue série), j'ai envoyé le fameux mail aux services sociaux de sa commune pour qu'ils interviennent, en précisant qu'elle était en danger de mort. Quelques heures plus tard, elle m'a téléphoné. Elle m'a reparlé de cette somme d'argent qu'elle estime que je lui dois, puis elle m'a  demandé mes horaires de travail pour me rappeler plus tard, car il y avait "d'autres choses à voir". Ce coup de fil m'a mise dans un tel état de stress que toute la matinée j'ai eu les larmes qui montaient régulièrement et que je me demande encore aujourd'hui comment j'ai fait pour sourire aux patients. Le midi je me suis littéralement enfuie du boulot, j'étais dans un tel état que j'ai demandé à ma responsable de badger à ma place car je ne voulais pas que tout le monde me voie comme ça. J'ai bloqué le numéro de ma mère pour ne plus recevoir d'appel de sa part.

Malheureusement, le fait de bloquer un numéro n'empêche pas la personne de laisser des messages vocaux... Et ma mère m'en a laissé un le lendemain soir. Ce message disait, je cite : "Tu as bientôt quarante ans et tu as un petit pois dans la tête". Elle disait également qu'elle ne viendrait pas à Noël et qu'elle pouvait parfaitement mettre son appartement en viager (comme si j'en avais quelque chose à foutre de l'argent).

J'ai alors décidé de lui écrire une lettre. Dans cette lettre, je lui ai expliqué 1. pourquoi j'avais réagi comme ça lors de THE coup de fil par lequel tout a commencé, 2. que j'avais juste besoin qu'elle valide mes souffrances ce qui n'aurait rien enlevé aux siennes, 3. que durant sa période d'abstinence elle passait du temps avec Alice, qu'on discutait mieux et que c'était ça que je voulais retrouver, que je n'étais pas intéressée par l'argent et qu'elle le savait, 4. que je ne suis responsable ni du fait qu'elle m'ait élevée seule, ni de la défaillance de mon père ni du fait que ce soit un sale type, 5. que j'aurais aimé qu'en tant que mère elle soit fière de moi, fière que j'ai réussi à construire une vie de famille équilibrée malgré mon autisme, malgré sa maladie et malgré les maltraitances de mon père, 6. que je fais un travail sur moi depuis quelques années et que je lui souhaite sincèrement de suivre le même chemin, de trouver l'origine de son mal-être et de se sortir définitivement de la maladie, et 7. que si elle voulait venir à Noël, ma porte serait toujours ouverte.

Là encore j'ai espéré, et là encore je me suis fourvoyée...

Suite à mon courrier elle m'a laissé un message vocal où elle était totalement en roue libre, à tel point que j'ai enregistré ce message pour pouvoir le faire écouter en cas de problème. Je le connais presque par coeur : "J'ai lu ta littérature où tu ne parles que de toi, de tes souffrances, donc ça va bien. Tu ne connais pas les miennes. [...] A part ça, vous vous inquiétez de savoir si Maelle [la fille aînée de B.] est sous influence, mais moi je me demande si ce n'est pas toi qui es sous influence. Pose-toi la question, fais le point. Et en ce qui concerne Noël, déjà je n'aime pas conduire la nuit, et ensuite je peux plus voir sa gueule au Marquis [B.], il ne m'aime pas et je le lui rends bien, donc rien que pour ça je ne viendrai pas. [...] Quand je vois ma petite-fille nue, prise en photo, et que d'après ce que j'ai compris Monsieur se déguise en femme, ça vous fait peut-être rire mais moi ça m'inquiète. Donc j'espère pour vous que ça ne filtrera pas, parce que le jour où vous aurez les services sociaux sur le dos, vous êtes mal. Au revoir".

J'ai raccroché et j'ai déclaré : "Ok donc là c'est fini, je ne veux plus jamais la voir. Pour moi elle est morte". J'ai dit à Alice que Granny m'avait dit des choses très méchantes au téléphone et qu'on ne la reverrait plus.

Même si je savais que les propos de ma mère étaient du grand n'importe quoi, je me suis quand même sentie obligée d'aller feuilleter l'album photo d'Alice pour voir s'il y avait vraiment des photos d'elle toute nue... Et en fait il y a une photo où elle est dans son bain ; je l'avais prise à l'époque car Alice mettait le pied dans sa bouche et que je trouvais ça mignon. Et il y a aussi deux photos où elle est en couche torse nu (c'était l'été et il faisait chaud...). Quant à B. qui "se déguise en femme", c'est parce que UNE FOIS, il y a dix ans au moins, il s'était amusé à poser avec mes sandales à talon aux pieds...

Bref comment vous dire que tout ça m'a considérablement gâché les vacances... J'étais sans arrêt en hypervigilance, le coeur qui battait trop fort, mal à la tête, fatiguée, réveils nocturnes, les larmes qui montaient... J'avais peur de la moindre notification de message vocal, je me demandais si ma mère était encore en vie, et si en cas de mort est ce que l'odeur alerterait les voisins, bref un enfer.

Elle est revenue à la charge le jour où je suis rentrée d'Oléron : l'un de mes chats, qui vit chez elle avait un souci de santé, donc "s'il te reste encore un peu de coeur il faudrait l'emmener chez le vétérinaire", m'a-t-elle dit.

(Bah oui c'est moi la méchante bien sûr)

J'ai aussitôt téléphoné au véto et obtenu un rendez-vous le lendemain matin ; j'ai donc laissé un message vocal + SMS à ma mère pour la prévenir que je viendrais de bonne heure récupérer mon chat. J'ai supplié B. de venir avec moi car j'avais peur d'y aller toute seule. J'avais l'appétit coupé, des aigreurs + brûlures oesophagiennes que je n'avais pas 5 minutes avant...

Quand je suis arrivée chez ma mère le lendemain, elle n'avait bien sûr pas écouté ni lu mes messages et le chat était sorti. Accessoirement elle nous a reçu sur le palier et je ne vous raconte pas l'odeur d'urine (humaine) chez elle... Bref rendez-vous annulé, tout le monde s'est levé à 6 heures du matin pour rien (et moi je n'avais quasiment pas dormi et mon ventre était en vrac). Je lui ai laissé la caisse de transport + le carnet de santé + un chèque en blanc, et je lui ai demandé d'emmener le chat quand elle aurait réussi à le mettre dans la caisse.

Elle m'a rappelée une heure après. Au début elle me parlait du chat, puis elle a rapidement dévié en mode règlement de comptes en me disant qu'elle m'avait toujours soutenue (elle est remontée 20 ans en arrière, m'a parlé de la fac d'histoire, de la fac de droit, du fait qu'elle s'est portée caution pour mon premier appartement, elle m'a parlé de "gratitude" comme si je lui devais quelque chose pour s'être occupée de moi, blablabla. J'ai levé les yeux au ciel et j'ai baissé le téléphone en attendant qu'elle ait fini son baratin). Une fois qu'elle a compris que je ne l'écoutais pas, je lui ai dit : "Ecoute, il est évident qu'on ne se comprend pas. Si tu veux régler tes comptes, on le fera en thérapie familiale avec un professionnel de santé neutre, mais pas comme ça. Sans cadre, cette discussion n'aboutira jamais. Donc on en reste au chat si tu veux bien, tu me tiens au courant". Elle a insisté en me demandant si je l'avais déjà félicitée (????), et là j'ai cru comprendre entre les lignes que comme elle s'était occupée de moi, elle estimait que c'était à présent à mon tour de m'occuper d'elle. J'ai répondu : "Dans une situation normale, oui c'est dans l'ordre des choses de s'occuper de ses parents qui vieillissent. Mais là on parle d'une maladie, d'une pathologie lourde, et moi ta maladie je ne peux plus. Je demande le droit de déposer les armes. Je veux que tu sois prise en charge par des personnes extérieures qui vont prendre le relais, moi je suis arrivée au bout. J'ai d'ailleurs demandé de l'aide aux services sociaux de ta commune".

A la fin, elle m'a dit qu'elle ne s'alimentait plus car elle ne voyait plus d'intérêt à vivre. J'ai repensé aux services sociaux et je me suis dit : "mais qu'est ce qu'ils foutent depuis le 26 juillet bordel ?" Je les ai relancés avec une alerte rouge.

Ensuite je suis partie deux jours à Paris, et tandis que j'étais près de la Tour Eiffel avec Alice, B. m'a appelée car ma mère venait de lui laisser un message comme quoi le chat était enfin dans sa cage et qu'il fallait l'emmener chez le véto right now (j'ignore pourquoi mais elle avait visiblement décidé qu'elle ne l'emmènerait pas). Comme B. a eu le malheur de ne pas la rappeler instantanément (bah oui il fallait quand même appeler la clinique véto pour savoir s'ils avaient de la place, hein...), elle lui a laissé un deuxième message en étant insultante cette fois : "Bon, il faudrait peut-être se sortir les doigts du cul !".

J'ai dit à B. que j'étais désolée qu'elle lui parle comme ça mais qu'il fallait penser au chat. Il l'a emmené, mais clairement il l'a fait pour moi.

Au moment où j'écris cet article (on est le dimanche 13 août), je vis encore dans la peur d'un appel de ma mère. Quand je tiens mon portable dans la main et qu'il vibre, mon coeur s'accélère. J'ai peur qu'elle me prenne encore la tête, peur qu'elle me décrive sa privation de nourriture en détail pour me faire du mal, peur qu'elle soit déjà morte et en même temps, ce ne serait peut-être pas plus mal. J'aimerais tellement que mon numéro de portable s'efface de son répertoire et qu'elle ne me téléphone plus jamais. Elle n'a qu'à appeler sa soeur tiens, elles sont aussi de la même famille non ? Pourquoi elle ne l'emmerde pas avec ses problèmes ? Pourquoi c'est toujours moi qui me tape tout ?

Le pire dans tout ça, c'est que je culpabilise. J'ai l'impression de la laisser mourir toute seule (et c'est sûrement ce qu'elle pense d'ailleurs). Pourtant je sais que je dois me protéger et enfin dire stop à tout ça. Je repense à mon enfance, à mon adolescence, au livre que j'ai écrit ; plein d'anecdotes m'explosent à la figure et me rappellent toutes qu'elle était maltraitante et qu'elle a foiré son rôle de mère. Je pensais me sentir mieux en prenant mes distances avec elle, mais je me sens encore plus mal. Je n'arrive pas à me déconnecter d'elle, j'y pense tout le temps.

J'ai rendez-vous chez le médecin lundi prochain. Les services sociaux (qui ont enfin réagi), doivent me rappeler avant d'intervenir chez ma mère. J'ai hâte que tout soit terminé, d'une manière ou d'une autre. Je suis épuisée. Je ne sais même pas comment je tiens debout tellement je n'en peux plus. Ma mère me rend littéralement malade.

 

 

28 juillet 2023

Bourrage de crâne

J'ignore si c'est en lien avec le fait que j'ai écrit un livre et que j'essaye tant bien que mal de faire le ménage dans ma vie, mais ces derniers mois j'ai ressenti une grande soif d'apprendre de nouvelles choses comme si mon cerveau était en mode : "remplis-moi s'il te plaît".

(peut-être qu'inconsciemment j'espère que me bourrer le crâne m'empêchera de trop penser à ma mère qui se dirige tout droit vers le cimetière... Spoiler : NON).

Dans ma liste de défis qui date de 1953 et qu'il faut absolument que je mette à jour un de ces quatre, il y avait notamment celui d'apprendre l'espagnol et le japonais. Je ne sais plus si j'en ai déjà parlé ici, mais au mois de janvier j'ai téléchargé Duolingo, une application super bien faite pour apprendre les langues étrangères. J'ai cependant terminé le cours d'anglais un peu frustrée car les notions où j'ai des difficultés sont totalement passées sous silence (en l'occurrence le past perfect et le be + ing). Je complète donc avec des pages Insta ainsi qu'un manuel de troisième que j'ai prévu de bachoter durant mes vacances (en mode cool hein, ce sera juste quelques pages par jour).

Concernant l'espagnol je m'y suis mise sérieusement (Duolingo + manuel scolaire), mais clairement quand tu commences une langue à zéro tu vois toute la limite d'un apprentissage sans professeur. En vrac : j'ai du mal ++ avec les pronoms réfléchis, j'aimerais savoir dans quels cas on met une préposition entre un verbe et un sujet, j'ignore la différence entre "y" et "e", et j'en passe... J'irai au bout du cours mais je pense qu'il me faudra là encore compléter avec d'autres outils si je veux maîtriser la langue ; l'appli seule est insuffisante.

Bref, inutile de dire que le japonais va attendre, d'autant plus que pour suivre le cours de japonais sur Duolingo il faut basculer toute l'appli en anglais... Or, Alice suit le cours d'anglais.

Autre bourrage de crâne : les échecs. J'en ai marre de jouer comme une patate (je sais juste bouger les pièces, roquer et anticiper deux coups maxi... en gros). J'arrive à gagner des parties contre certains bots de Chess.com mais je sais très bien que c'est du bas niveau et je n'ai pas l'impression de progresser. Je vais donc télécharger des cours et voir pour m'inscrire dans le club de ma commune. Je ne pourrai y aller qu'un samedi sur deux, mais c'est déjà mieux que rien.

Enfin, j'ai finalisé mon dossier pour la fac et je peux (presque) vous confirmer que je vais reprendre ma deuxième année de droit à partir du mois d'octobre. Et, bonne surprise : je n'aurai pas à débourser les 1800 euros de frais de scolarité puisque j'ai cumulé suffisamment de droits CPF pour que tout soit pris en charge. Par contre, vu que je travaille à plein temps il faudra que je me fasse un planning au rasoir pour être à la fois efficace et à la fois me ménager des moments off, mais j'ai bien l'intention de sortir mes cours durant les moments où je me fais chier au boulot (c'est à dire très souvent).

Bien sûr, je garde toujours dans un coin de ma tête l'auto-édition de mon livre s'il n'est pas accepté par les éditeurs. Quelquefois j'y repense et je me dis que j'ai quand même pris un gros risque en ne l'envoyant qu'à des forteresses genre Gallimard ou Flammarion, mais je n'ai aucun regret. S'il est publié en auto-édition ça me va parfaitement, le seul truc qui m'ennuie c'est la somme que ça va me coûter. ^^

Fin juillet je pars pour dix jours sur l'île d'Oléron, suivis de deux jours à Paris avec Alice. Il y a quelques jours j'ai fait un cauchemar où j'étais prise en otage dans un magasin par des mecs avec des armes de guerre (Da**h en gros), je me suis réveillée avec le coeur qui battait super vite et les larmes qui coulaient. Je n'ai jamais fait de rêve prémonitoire mais celui-ci m'a quand même bien refroidie sur le fait de m'aventurer toute seule dans la capitale avec ma fille. Mais bon, on a prévu de faire Harry Potter et Tim Burton et je ne me vois pas tout annuler à cause d'un mauvais rêve...

 

15 juillet 2023

"Allô, c'est ton fardeau !"

Voilà comment ma mère s'est annoncée au téléphone il y a quelques jours. La phrase était dite sur le ton de l'humour, mais le genre d'humour où il y a tout de même un petit fond de vérité derrière. D'ailleurs je n'ai pas démenti et j'ai répondu : "Oui, qu'est ce qu'il a mon fardeau ?"

J'ai fini par l'envoyer, ce putain de mail. Pas aux services sociaux (pas encore :-S), mais à l'hôpital. Le plus simple aurait été de téléphoner directement, mais je savais que si je le faisais je pleurerais, or j'en ai marre de pleurer et par ailleurs je m'exprime beaucoup mieux par écrit. J'ai donc cherché l'adresse mail du service d'addictologie (que je n'ai pas trouvée, mais à défaut j'ai pris celle du service où elle a été transplantée), et j'ai écrit en substance :

"Je suis la fille de Mme X, transplantée hépatique en 2017 et suivie par le Docteur Y depuis de nombreuses années. Après avoir eu des doutes depuis plusieurs mois, je suis à présent certaine qu'elle s'alcoolise. Etant donné son passif et le traitement qu'elle prend, je pense qu'elle devrait être hospitalisée sans délai. De plus, elle devrait être suivie +++ au niveau social, car son logement est devenu insalubre à cause de sa maladie. La situation est trop lourde à porter pour moi et je ne suis pas en mesure de l'aider. Comme elle demandera jamais d'aide, je le fais à sa place aujourd'hui. Merci de ne pas lui dire que c'est moi qui vous ai alertés, dites-lui que c'est sa dermatologue".

 Vu la teneur de mon appel au secours, je pensais que ça allait bouger vite fait. Et bah rien du tout, nada, walou. L'hôpital ne l'a pas contactée. Alors il peut y avoir des dizaines d'explications à cette inertie :

 1- La secrétaire a vu que le mail émanait d'une certaine "Dawn Girl Secret" via une boîte Yahoo, et comme les hôpitaux sont régulièrement victimes de cyberattaques, elle a cru que c'était un spam.

 2- Mon mail a pu partir directement dans les spams (justement).

 3- Ou alors la secrétaire est une connasse sans coeur qui a lu le truc et qui s'est dit que soit c'était une blague, soit que je ne m'étais pas adressée au bon service donc direction la corbeille.

 4- Le message a été passé mais comme dans tous les hôpitaux, les médecins et les infirmières craquent sous la pression et n'ont pas eu le temps de gérer ça.

 Bref, quoi qu'il en soit, ce silence radio ne me convient pas. Mais comme je ne veux plus que ma vie tourne autour de la maladie de ma mère, je vais attendre mon retour de vacances (mi-août :-S), et si d'ici là l'hôpital ne s'est toujours pas manifesté, je leur envoie une jolie lettre dans laquelle je balance tout : la crasse, le moisi, les rats bientôt, l'absence de frigo et de téléphone fixe depuis 1 an, la seule prise électrique encore fonctionnelle, la douche inutilisable, le fait que j'ai dû ramasser ma mère par terre sous les yeux de ma fille de 7 ans, les coquards et les bleus qu'elle a comme si quelqu'un lui tapait dessus, et surtout, SURTOUT, je leur dis que s'ils ne font rien et que ma mère meurt seule chez elle, ils seront coupables de non-assistance à personne en danger. Et là pour le coup, moi qui les soutiens à fond dans leurs grèves tellement les gouvernements successifs ont tué l'hôpital public et tellement sa seigneurie le Roi Micron préfère filer des millions à l'armée plutôt qu'à notre système de santé moribond, bah cette fois-ci j'en aurai rien à carrer du Covid, des sous-effectifs ou de la chatte à Mireille. Il me semble que ma mère est légitime pour passer devant Jean-Claude qui vient encombrer les urgences parce qu'il a la chiasse depuis deux jours, ou encore Patricia qui s'est coincé une bouteille dans le derche lors de ses ébats sexuels avec son patron. Merde.

 (Bon je ne l'écrirai pas comme ça, mais vous avez compris le truc).

Ces jours-ci ma mère a l'air "normale" quand elle m'appelle le soir, mais je sais que ça peut changer du jour au lendemain et je suis fatiguée, usée, lassée de tout ça. J'ai à la fois peur qu'elle meure et envie que ça s'arrête (je radote).

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