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Le blog de Dawn Girl
18 août 2023

Le jour où tout a basculé

(je vous préviens, ce post risque d'être long comme un jour sans pain, et le style rédactionnel sera à chier car je n'ai ni l'envie ni la force de m'appliquer. Merci de votre compréhension).

 

J'en avais parlé ici, mais la maladie de ma mère s'est considérablement aggravée ces derniers mois. Le mot exact pour qualifier son état est "incurie". Incurie d'elle-même (physiquement elle a vingt ans de plus que son âge réel, elle ne s'alimente plus correctement et elle ne doit plus se laver depuis fort longtemps), mais également incurie de son appartement (une seule prise électrique fonctionnelle depuis des mois donc plus de frigo ni de téléphone fixe, plus de douche, boîte aux lettres cassée car clés perdues, une odeur n'ayant rien à envier aux EHPAD, des cafards là-dedans à mon avis, bref une porcherie de 80 m²).

Je pense qu'elle aurait aimé que je téléphone à un électricien, à un plombier, à une entreprise de nettoyage, bref que j'agisse comme une maman qui s'occupe de sa fille, sauf que cette fois-ci j'ai décidé de la laisser se débrouiller toute seule étant donné que : 1. elle n'est pas ma fille mais ma mère, 2. j'essayais à l'époque de lâcher prise et de me dire que si elle replongeait dans l'alcool / refusait de prendre son traitement / ne se rendait pas à ses rendez-vous médicaux ou que sais-je, je ne pouvais pas contrôler ça, et que 3. ses besoins étant de toute façon un puits sans fond, j'y aurais laissé ma santé.

Bien sûr, elle n'a rien fait. Je lui ai dit à plusieurs reprises d'appeler une assistante sociale pour demander de l'aide, mais à chaque fois il y avait une bonne excuse pour ne pas le faire : l'assistante sociale de l'hôpital est injoignable, celle de sa commune est conne... Elle n'a donc appelé personne. Pendant ce temps-là j'avais de plus en plus de mal à venir chez elle, j'étais mal à l'aise dans son taudis. J'avais honte d'emmener Alice là-bas. Le pompon a été ce fameux matin de juin où j'ai dû ramasser ma mère par terre dans la salle de bains sous les yeux d'Alice. Même sa petite-fille n'aura pas été épargnée...

Quand elle me téléphonait alcoolisée (soit pratiquement tous les jours), j'avais la boule au ventre. Je voulais que ça se termine alors je lui répondais par monosyllabes. Je ne lui racontais rien. De toute manière quel intérêt de lui partager mes anecdotes du boulot ou mon projet de reprise d'études ? Je n'avais pas envie de l'entendre parler avec sa voix pâteuse que je ne pouvais plus supporter.

Fin juillet, elle a fini par me demander : "Est ce que ça te dérange quand je t'appelle ?", sur un ton que je n'ai pas du tout aimé. Au début j'ai répondu "non", et puis comme elle insistait, j'ai fini par lui dire : "J'aime bien discuter avec toi quand ta voix est normale, mais quand ta voix est alcoolisée ça me met mal à l'aise alors je préfère abréger". Elle m'a répondu que de toute manière c'était toujours elle qui m'appelait et jamais l'inverse, donc : "puisque c'est ainsi, tu me téléphones quand tu veux et puis voilà". J'ai répondu : "Très bien". Elle a rajouté : "Donc voilà, c'est comme ça".

Son "c'est comme ça", a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : j'ai explosé. Je lui ai dit : "Donc voilà c'est tout, aucune remise en question de ta part ?" Puis j'ai vidé mon sac, je lui ai dit que sa maladie, je ne pouvais plus la supporter, que je savais que ce n'était pas sa faute, mais que là je n'en pouvais plus. Que la ramasser par terre devant ma fille de 7 ans, ce n'était pas possible. Que son mal-être c'était son histoire, que c'était super d'aller faire une cure de sevrage mais que ça ne suffirait pas, qu'il fallait qu'elle fasse un travail sur elle pour comprendre d'où venait sa dépression et se sortir de ce marasme. Que j'aurais eu besoin qu'elle me dise que sa maladie n'était pas ma faute, qu'elle savait que cela avait été difficile pour moi et qu'elle était fière de moi. Que jamais je n'ai eu droit à ces mots. Que la personne qu'elle devient quand elle a bu n'est pas ma mère, que je n'aime pas cette personne et que je ne veux ni la voir, ni l'entendre. Et enfin, je lui ai dit que quand sa seule réaction est de dire : "Bon ben puisque c'est comme ça je boude et c'est toi qui n'as qu'à m'appeler", bah moi je réponds "merde".

A la fin j'étais en larmes, en train d'hyperventiler et de sangloter. Alice s'est mise en pleurer en voyant mon état. B. et moi lui avons fait un câlin en lui disant que ce n'était pas de sa faute.

Je pensais qu'en voyant mon état, ma mère allait réfléchir et valider mes souffrances. C'était tout ce que je demandais... Et bien pas du tout : quand je l'ai rappelée le lendemain, je me suis pris un déferlement de colère dans la figure : "Tu m'en as mis plein la tête hier mais moi aussi je peux te servir, parce que c'est inadmissible". Et là elle m'a sorti son refrain habituel :

 

"j'ai pris un boulot de merde pour t'élever, j'ai travaillé les dimanches et les jours fériés, et ce n'est pas ton père adoré qui t'a élevée".

 

Il n'y a absolument rien qui va dans cette phrase : oui, elle a pris un job alimentaire pour m'élever c'est juste, mais 1. c'est hors sujet, 2. je ne suis pas responsable de cette situation, 3. cela ne lui donne pas l'immunité diplomatique, 4. je ne suis pas responsable du fait que mon père n'ait pas assumé son rôle, j'en ai même souffert dis-donc c'est incroyable, 5. elle CONTINUE de dire que j'adorais mon père alors qu'il me maltraitait, qu'il me faisait peur, que je l'ai sorti de ma vie il y a vingt ans et qu'elle le sait très bien. Il lui faut quoi de plus ? Que je le bute ???

Elle m'a ensuite dit qu'elle avait envie de mourir et qu'elle allait mettre fin à la communication. Je lui ai demandé si je pouvais lui répondre calmement, sans passion. Elle a accepté. J'ai essayé de remettre les choses à leur place et voilà ce que j'ai dit en substance :

*OUI, elle m'a élevée seule. OUI, on le sait putain. Personne n'a jamais dit le contraire. En faisant ça, elle a fait son devoir de mère, elle a fait ce que tout parent doit faire. Comme elle l'a dit un jour à sa soeur, elle n'allait pas me laisser dans le caniveau. Que mon père n'ait pas assumé son rôle, c'est une chose. Pour autant, je n'ai pas de dette envers elle. On élève nos enfants de manière inconditionnelle, ils n'ont pas à nous dire merci. Alice ne me doit rien. Je ne dois rien à ma mère. Aucun enfant ne doit quoi que ce soit à ses parents.

*Ce que j'avais essayé de lui dire la veille, peut-être d'une manière maladroite, c'était que sa maladie m'impacte depuis que je suis toute petite. Et je n'invente rien car cela porte un nom : co-dépendance ou co-alcoolisme en l'ocurrence. J'aurais besoin qu'elle reconnaisse ça.

*Je souhaite qu'elle reprenne sa place de mère et moi ma place de fille. Les rôles ont été inversés pendant trop longtemps et je ne veux plus de ça.

*Son mal-être est quelque chose de très profond qui a pris racine bien avant ma naissance, qui n'a donc rien à voir avec moi. Pour se sortir de sa maladie, il faut qu'elle aille voir un professionnel de santé. C'est ok de voir l'addictologue, l'hépatologue et compagnie, mais ce n'est pas suffisant. Il faut un travail psy. Avec moi elle se met sans cesse dans une posture de petite fille blessée, or ce n'est pas à moi d'accueillir cette petite fille blessée. Ses blessures intimes ne regardent qu'elle. Je travaille sur les miennes, elle doit travailler sur les siennes.

Elle a raccroché en pleurant et en disant que je ne comprenais pas. Un vrai mur. Désespérant.

Le lendemain matin (après une nuit pourrie, la première d'une très longue série), j'ai envoyé le fameux mail aux services sociaux de sa commune pour qu'ils interviennent, en précisant qu'elle était en danger de mort. Quelques heures plus tard, elle m'a téléphoné. Elle m'a reparlé de cette somme d'argent qu'elle estime que je lui dois, puis elle m'a  demandé mes horaires de travail pour me rappeler plus tard, car il y avait "d'autres choses à voir". Ce coup de fil m'a mise dans un tel état de stress que toute la matinée j'ai eu les larmes qui montaient régulièrement et que je me demande encore aujourd'hui comment j'ai fait pour sourire aux patients. Le midi je me suis littéralement enfuie du boulot, j'étais dans un tel état que j'ai demandé à ma responsable de badger à ma place car je ne voulais pas que tout le monde me voie comme ça. J'ai bloqué le numéro de ma mère pour ne plus recevoir d'appel de sa part.

Malheureusement, le fait de bloquer un numéro n'empêche pas la personne de laisser des messages vocaux... Et ma mère m'en a laissé un le lendemain soir. Ce message disait, je cite : "Tu as bientôt quarante ans et tu as un petit pois dans la tête". Elle disait également qu'elle ne viendrait pas à Noël et qu'elle pouvait parfaitement mettre son appartement en viager (comme si j'en avais quelque chose à foutre de l'argent).

J'ai alors décidé de lui écrire une lettre. Dans cette lettre, je lui ai expliqué 1. pourquoi j'avais réagi comme ça lors de THE coup de fil par lequel tout a commencé, 2. que j'avais juste besoin qu'elle valide mes souffrances ce qui n'aurait rien enlevé aux siennes, 3. que durant sa période d'abstinence elle passait du temps avec Alice, qu'on discutait mieux et que c'était ça que je voulais retrouver, que je n'étais pas intéressée par l'argent et qu'elle le savait, 4. que je ne suis responsable ni du fait qu'elle m'ait élevée seule, ni de la défaillance de mon père ni du fait que ce soit un sale type, 5. que j'aurais aimé qu'en tant que mère elle soit fière de moi, fière que j'ai réussi à construire une vie de famille équilibrée malgré mon autisme, malgré sa maladie et malgré les maltraitances de mon père, 6. que je fais un travail sur moi depuis quelques années et que je lui souhaite sincèrement de suivre le même chemin, de trouver l'origine de son mal-être et de se sortir définitivement de la maladie, et 7. que si elle voulait venir à Noël, ma porte serait toujours ouverte.

Là encore j'ai espéré, et là encore je me suis fourvoyée...

Suite à mon courrier elle m'a laissé un message vocal où elle était totalement en roue libre, à tel point que j'ai enregistré ce message pour pouvoir le faire écouter en cas de problème. Je le connais presque par coeur : "J'ai lu ta littérature où tu ne parles que de toi, de tes souffrances, donc ça va bien. Tu ne connais pas les miennes. [...] A part ça, vous vous inquiétez de savoir si Maelle [la fille aînée de B.] est sous influence, mais moi je me demande si ce n'est pas toi qui es sous influence. Pose-toi la question, fais le point. Et en ce qui concerne Noël, déjà je n'aime pas conduire la nuit, et ensuite je peux plus voir sa gueule au Marquis [B.], il ne m'aime pas et je le lui rends bien, donc rien que pour ça je ne viendrai pas. [...] Quand je vois ma petite-fille nue, prise en photo, et que d'après ce que j'ai compris Monsieur se déguise en femme, ça vous fait peut-être rire mais moi ça m'inquiète. Donc j'espère pour vous que ça ne filtrera pas, parce que le jour où vous aurez les services sociaux sur le dos, vous êtes mal. Au revoir".

J'ai raccroché et j'ai déclaré : "Ok donc là c'est fini, je ne veux plus jamais la voir. Pour moi elle est morte". J'ai dit à Alice que Granny m'avait dit des choses très méchantes au téléphone et qu'on ne la reverrait plus.

Même si je savais que les propos de ma mère étaient du grand n'importe quoi, je me suis quand même sentie obligée d'aller feuilleter l'album photo d'Alice pour voir s'il y avait vraiment des photos d'elle toute nue... Et en fait il y a une photo où elle est dans son bain ; je l'avais prise à l'époque car Alice mettait le pied dans sa bouche et que je trouvais ça mignon. Et il y a aussi deux photos où elle est en couche torse nu (c'était l'été et il faisait chaud...). Quant à B. qui "se déguise en femme", c'est parce que UNE FOIS, il y a dix ans au moins, il s'était amusé à poser avec mes sandales à talon aux pieds...

Bref comment vous dire que tout ça m'a considérablement gâché les vacances... J'étais sans arrêt en hypervigilance, le coeur qui battait trop fort, mal à la tête, fatiguée, réveils nocturnes, les larmes qui montaient... J'avais peur de la moindre notification de message vocal, je me demandais si ma mère était encore en vie, et si en cas de mort est ce que l'odeur alerterait les voisins, bref un enfer.

Elle est revenue à la charge le jour où je suis rentrée d'Oléron : l'un de mes chats, qui vit chez elle avait un souci de santé, donc "s'il te reste encore un peu de coeur il faudrait l'emmener chez le vétérinaire", m'a-t-elle dit.

(Bah oui c'est moi la méchante bien sûr)

J'ai aussitôt téléphoné au véto et obtenu un rendez-vous le lendemain matin ; j'ai donc laissé un message vocal + SMS à ma mère pour la prévenir que je viendrais de bonne heure récupérer mon chat. J'ai supplié B. de venir avec moi car j'avais peur d'y aller toute seule. J'avais l'appétit coupé, des aigreurs + brûlures oesophagiennes que je n'avais pas 5 minutes avant...

Quand je suis arrivée chez ma mère le lendemain, elle n'avait bien sûr pas écouté ni lu mes messages et le chat était sorti. Accessoirement elle nous a reçu sur le palier et je ne vous raconte pas l'odeur d'urine (humaine) chez elle... Bref rendez-vous annulé, tout le monde s'est levé à 6 heures du matin pour rien (et moi je n'avais quasiment pas dormi et mon ventre était en vrac). Je lui ai laissé la caisse de transport + le carnet de santé + un chèque en blanc, et je lui ai demandé d'emmener le chat quand elle aurait réussi à le mettre dans la caisse.

Elle m'a rappelée une heure après. Au début elle me parlait du chat, puis elle a rapidement dévié en mode règlement de comptes en me disant qu'elle m'avait toujours soutenue (elle est remontée 20 ans en arrière, m'a parlé de la fac d'histoire, de la fac de droit, du fait qu'elle s'est portée caution pour mon premier appartement, elle m'a parlé de "gratitude" comme si je lui devais quelque chose pour s'être occupée de moi, blablabla. J'ai levé les yeux au ciel et j'ai baissé le téléphone en attendant qu'elle ait fini son baratin). Une fois qu'elle a compris que je ne l'écoutais pas, je lui ai dit : "Ecoute, il est évident qu'on ne se comprend pas. Si tu veux régler tes comptes, on le fera en thérapie familiale avec un professionnel de santé neutre, mais pas comme ça. Sans cadre, cette discussion n'aboutira jamais. Donc on en reste au chat si tu veux bien, tu me tiens au courant". Elle a insisté en me demandant si je l'avais déjà félicitée (????), et là j'ai cru comprendre entre les lignes que comme elle s'était occupée de moi, elle estimait que c'était à présent à mon tour de m'occuper d'elle. J'ai répondu : "Dans une situation normale, oui c'est dans l'ordre des choses de s'occuper de ses parents qui vieillissent. Mais là on parle d'une maladie, d'une pathologie lourde, et moi ta maladie je ne peux plus. Je demande le droit de déposer les armes. Je veux que tu sois prise en charge par des personnes extérieures qui vont prendre le relais, moi je suis arrivée au bout. J'ai d'ailleurs demandé de l'aide aux services sociaux de ta commune".

A la fin, elle m'a dit qu'elle ne s'alimentait plus car elle ne voyait plus d'intérêt à vivre. J'ai repensé aux services sociaux et je me suis dit : "mais qu'est ce qu'ils foutent depuis le 26 juillet bordel ?" Je les ai relancés avec une alerte rouge.

Ensuite je suis partie deux jours à Paris, et tandis que j'étais près de la Tour Eiffel avec Alice, B. m'a appelée car ma mère venait de lui laisser un message comme quoi le chat était enfin dans sa cage et qu'il fallait l'emmener chez le véto right now (j'ignore pourquoi mais elle avait visiblement décidé qu'elle ne l'emmènerait pas). Comme B. a eu le malheur de ne pas la rappeler instantanément (bah oui il fallait quand même appeler la clinique véto pour savoir s'ils avaient de la place, hein...), elle lui a laissé un deuxième message en étant insultante cette fois : "Bon, il faudrait peut-être se sortir les doigts du cul !".

J'ai dit à B. que j'étais désolée qu'elle lui parle comme ça mais qu'il fallait penser au chat. Il l'a emmené, mais clairement il l'a fait pour moi.

Au moment où j'écris cet article (on est le dimanche 13 août), je vis encore dans la peur d'un appel de ma mère. Quand je tiens mon portable dans la main et qu'il vibre, mon coeur s'accélère. J'ai peur qu'elle me prenne encore la tête, peur qu'elle me décrive sa privation de nourriture en détail pour me faire du mal, peur qu'elle soit déjà morte et en même temps, ce ne serait peut-être pas plus mal. J'aimerais tellement que mon numéro de portable s'efface de son répertoire et qu'elle ne me téléphone plus jamais. Elle n'a qu'à appeler sa soeur tiens, elles sont aussi de la même famille non ? Pourquoi elle ne l'emmerde pas avec ses problèmes ? Pourquoi c'est toujours moi qui me tape tout ?

Le pire dans tout ça, c'est que je culpabilise. J'ai l'impression de la laisser mourir toute seule (et c'est sûrement ce qu'elle pense d'ailleurs). Pourtant je sais que je dois me protéger et enfin dire stop à tout ça. Je repense à mon enfance, à mon adolescence, au livre que j'ai écrit ; plein d'anecdotes m'explosent à la figure et me rappellent toutes qu'elle était maltraitante et qu'elle a foiré son rôle de mère. Je pensais me sentir mieux en prenant mes distances avec elle, mais je me sens encore plus mal. Je n'arrive pas à me déconnecter d'elle, j'y pense tout le temps.

J'ai rendez-vous chez le médecin lundi prochain. Les services sociaux (qui ont enfin réagi), doivent me rappeler avant d'intervenir chez ma mère. J'ai hâte que tout soit terminé, d'une manière ou d'une autre. Je suis épuisée. Je ne sais même pas comment je tiens debout tellement je n'en peux plus. Ma mère me rend littéralement malade.

 

 

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