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Le blog de Dawn Girl
11 décembre 2023

So let it be what it'll be

Bien, alors où en est-on concernant mon Candy crush avec ma collègue ? Bah clairement je suis en mode opération séduction. Ou plus exactement, en mode jeu de séduction car rien n'est sérieux là-dedans. J'ai envie de la protéger (elle a vécu des trucs pas très fun et le phénomène de projection fait que gnagnagna) ; je la fais rire, j'essaye de m'intéresser à ses enfants, je lui dis de prendre soin d'elle car elle laisse passer trop de choses au boulot ; de temps à autre on parle de sexe ouvertement (et quand deux personnes en parlent de manière aussi décomplexée est ce que cela signifie qu'elles sont justes ouvertes d'esprit et sans sous-entendu, ou bien qu'il y a plus que ça... je me pose la question), ça m'énerve quand notre collègue Christine vient lui tripoter les mains quand elle lui parle et sort avec elle fumer des clopes toutes les 5 minutes, bref je suis comme un mec qui fait la cour à une fille et qui ressent de la jalousie quand quelqu'un d'autre l'approche. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne culpabilise même pas. Je joue mais il n'y a aucune malice là-dedans, je la respecte (et je me respecte) trop pour ça.

Comme je l'ai dit précédemment, je pense qu'elle n'est pas indifférente. Néanmoins je ne m'emballe pas pour autant car c'est quelqu'un qui aime bien jouer sur l'ambiguité : par exemple, elle m'a raconté récemment qu'avec une ancienne collègue elles se faisaient des "apéros baignoire", en gros elles prenaient régulièrement un bain ensemble en se buvant un petit verre. Elle m'a assuré qu'il ne s'était rien passé avec cette collègue et qu'elle n'en avait pas eu envie une seule seconde... Or, être à poil ensemble dans une baignoire c'est quand même super intime je trouve. Perso je ne le ferais pas avec quelqu'un qui est "juste" une collègue ou même "juste" une amie. Sa collègue a dû s'imaginer des trucs et rester sur sa faim :p

Bref, il n'y a rien de tout ça ici, on en est même très loin. J'ai choisi de faire confiance à la vie. S'il doit se passer quelque chose avec elle, ça se passera. Et s'il ne doit rien y avoir il n'y aura rien. Par contre le jour où j'apprendrai qu'elle a quelqu'un dans sa vie (parce que ça arrivera forcément un jour, elle est célibataire depuis un moment), je risque de me prendre une grosse claque.

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6 décembre 2023

Joyeux Noël... ou pas

Avant-hier, j’ai emmené ma mère chez le médecin à la demande de cette dernière : en effet ma mère, après une énième galère, n’a plus de clés de voiture et elle devait absolument être vue pour un renouvellement de médicaments. J’ai donc passé mon jour de congé à la conduire à droite et à gauche, et elle a été très gentille avec moi. Quand elle est comme ça je culpabilise d’avoir écrit mon livre, je me dis qu’elle ne se rend même pas compte de tout ce qu’elle m’a fait. Et 5 minutes après je me dis que je n’ai pas à taire mes souffrances, que je n’ai pas à mettre un mouchoir dessus parce que ma mère souffre aussi.

L'été dernier - j'en ai parlé ici – a été le pire de toute ma vie : ma mère m'a fait payer le fait d'avoir osé lui dire que je ne supportais plus sa maladie et que j'étais impactée depuis trop longtemps. Elle m'a fait payer le fait d'avoir remis les choses à leur place : elle la mère, moi la fille et non l'inverse. Elle m'a dit des choses que je ne souhaite à aucune fille d'entendre de la part de sa mère. Là où  (pour moi, mais peut-être que j'idéalise), une mère normale aurait dit qu'elle me comprenait, qu'elle était désolée de me voir dans cet état et qu'elle allait tout faire pour que les choses changent, ma mère a recentré les choses sur elle (« je t'ai assumée seule, j'ai fait un boulot de merde pour t'élever, ce n'est pas ton père adoré (LOL) qui t'a élevée, ça fait quarante ans que tout le monde me juge, j'ai envie de mourir, je ne mange quasiment plus ») etc etc, puis quand elle a vu que ça ne marchait pas elle m'a piétinée.

Elle a ensuite été hospitalisée début septembre, et les insultes / propos désobligeants ont instantanément cessé. Bien entendu elle ne s'est pas excusée (elle ne s'excuse jamais) ; elle a fait comme si de rien n'était. Je pense qu'elle a compris que j'ai pris mes distances : finis les appels quotidiens, désormais on se téléphone sur mes jours de congé uniquement (et encore, si on pouvait s'appeler encore moins souvent cela m'arrangerait). Je ne vais plus chez elle sauf impératif. Quand elle me parle de ses problèmes (sans voiture c'est la galère pour se déplacer, elle doit porter plainte contre untel, elle a reçu une lettre recommandée etc etc), je fais « mmh mmh » et je la laisse se démerder. Ça peut paraître méchant de réagir comme ça mais ma mère est littéralement un aspirateur à énergie avec ses problèmes sans fin et plus j'en fais, plus elle m'en demande et plus elle considère que c'est un dû. Donc maintenant c'est stop, voilà.

Parmi les méchancetés qu'elle m'a dites l'été dernier, il y avait Noël. Je (re)cite ses propos suite à une lettre où je lui disais que ma porte serait toujours ouverte si elle voulait venir à Noël : « Déjà je n'aime pas conduire la nuit, et ensuite je peux plus voir sa tronche au Marquis. Je ne sais pas ce que je lui ai fait mais il ne m'aime pas et je le lui rends bien, donc je ne viendrai pas ».

C'est donc avec beaucoup d'anxiété que j'ai vu Noël approcher à grands pas : je ne savais pas comment aborder le sujet avec ma mère. D'un côté je me disais qu'elle avait dit qu'elle ne viendrait pas donc bon c'était réglé, et de l'autre je ne me voyais pas laisser ma mère toute seule le soir de Noël. Je stressais en imaginant que le lendemain elle m'afficherait devant toute la famille en se plaignant de ne pas avoir été invitée, etc.

C'est elle qui a fini par en parler, là encore comme si de rien n'était : elle m'a demandé ce que voulait Alice comme cadeau, si j'avais réfléchi au menu, comment ça se passerait vu qu'elle n'a plus de voiture etc. Si j'avais été assez forte, je lui aurais mis le nez dans son caca avec un cinglant : « Ah bon, mais tu m'as dit que tu ne pouvais plus voir la tronche de B. et que tu ne viendrais pas ? » mais je n'en ai pas eu la force. J'ai essayé de lui suggérer une alternative où je passerais chez elle avec Alice pour manger l'entrée avant de regagner mes pénates pour le plat de résistance, mais j'ai vu le monstre de l'été dernier repointer le bout de son nez et j'ai préféré rétro-pédaler et lui dire que j'irais la chercher puis que je la ramènerais chez elle (moi qui ai peur de conduire la nuit, ça va encore être du stress en plus de tout le reste).

Dimanche, B. a donc compris que ma mère viendrait chez nous le soir de Noël. On était dans la rue, il s'est mis à marcher trois mètres devant moi en me faisant la gueule. Pas un seul instant il n'a essayé de se mettre à ma place. Je comprends qu'il n'ait pas envie de voir ma mère après toutes les horreurs qu'elle a proférées à notre encontre, mais il n'est pas plus capable que moi de s'opposer à son père (je le cite : « par rapport à papa il y a des choses que je pense mais que je garde pour moi ». Bah alors viens pas me donner des leçons putain). Il croit vraiment que ça m'amuse de me taper deux fois 30 kilomètres aller-retour en pleine nuit le soir de Noël pour aller chercher quelqu'un qui va, en fonction de son humeur du moment, tout critiquer quand elle sera chez nous ? (« ton chat est crétin » ; « de toute façon comme dirait ta tante, à 21 heures le repas sera fini, krkrkrkr non mais je plaisante t'es vraiment susceptible ») ? Il croit vraiment que je suis heureuse d'accueillir ma mère toxique chez nous et de les voir s'ignorer pendant toute la soirée en mode guerre froide ? Bah non. Je préférerais qu'elle assume ses propos et qu'elle ne vienne pas. Je préférerais qu'elle ne soit plus dans ma vie. Parfois je préférerais qu'elle ne soit plus là tout court. Ma mère est un fardeau. Je fais un travail sur moi pour éloigner toutes les personnes toxiques de ma vie et clairement ma mère est numéro 1 sur la liste. Mais la sortir de ma vie est trop difficile pour moi, et notamment pour les raisons que j’ai expliquées au début.

Une collègue de boulot à qui j'ai dit que je stressais parce que rien n'est jamais assez bien aux yeux de ma mère (mon appart, mon couple, mon repas de Noël, moi tout court), m'a répondu : « Bah tu lui dis que l'année prochaine c'est elle qui organise le repas chez elle, tu vas voir ça va la calmer vite fait ». Je garde donc cette réplique dans ma manche et je ne manquerai pas de la dégainer si besoin. Reste que j'ai hâte que Noël soit terminé, à cause de ma mère je me suis mise à appréhender cette fête. J'ai pourtant une fille de 7 ans pour qui Noël devrait être le plus beau jour de l'année. J'espère pouvoir faire quelque chose avec elle l'hiver prochain pour contrebalancer le repas avec ma mère. Je sais qu'il ne faut pas se projeter dans l'avenir mais en tout cas je garde cette idée dans un coin de ma tête.

Mais peut-être que ma mère sera gentille comme elle l’a été avant-hier, et je vais culpabiliser d'avoir écrit tout ça… Cette ambivalence permanente est insupportable.

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