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Le blog de Dawn Girl

13 avril 2024

Le jour où j'ai disjoncté

 

 

AVANT TOUTE CHOSE :   j'ai bien cru que je ne pourrais plus jamais me connecter à Canalblog, je ne sais même pas comment j'ai fait... J'ai envoyé deux messages au support mais j'ai finalement réussi à me démerder toute seule avant... Vu comme c'est le bazar, peut-être qu'un jour ce blog prendra fin par la force des choses même si ce n'est pas ce que je souhaite.

 

J'ai donc disjoncté au boulot jeudi, et j'ai fait un truc que je n'avais jamais fait avant, qui ne me ressemble pas : je me suis barrée. 

 

Previously on Dawn Girl's workplace : nous en étions donc restés au fait que j'avais pris du recul suite à mon arrêt maladie, que ma chef ne me faisait plus autant d'effet qu'avant, et que je comptais sur la mise en place du nouveau logiciel pour redémarrer sur de nouvelles bases.

Malheureusement, les choses ne se sont pas passées de manière aussi simple... Je vous passe les détails mais mercredi je me suis accrochée avec ma chef, pour la première fois le ton est monté entre nous et je lui ai demandé de partir (enfin je lui ai dit : "vas-y", sous-entendu "va faire tes trucs très importants", mais comme d'habitude les mots ne viennent jamais quand je suis sous le coup de l'émotion). Le lendemain on s'est encore engueulé, là c'est elle qui est montée dans les tours alors que je lui ai juste posé une question. Comme elle continuait à crier je lui ai dit : "C'est bon J. tu me soûles là", ce à quoi elle a répondu : "Toi aussi. Et là ce n'est pas J. la responsable qui te le dit, mais J. l'être humain".

 

Cette phrase, ajoutée au fait qu'elle a crié, a été très violente pour moi. Je n'ai plus rien dit, j'étais en colère. Elle est revenue me voir et m'a montré un document avec une voix énervée, puis elle est repartie à son bureau. Elle est ensuite revenue plusieurs fois parler avec mon autre collègue présente dans la pièce, avec une voix normale. La colère a laissé peu à peu la place à autre chose, de la tristesse ou du stress j'en sais rien, mais j'ai senti que ça commençait à monter et mon cerveau m'enjoignait à une seule chose : partir. J'ai essayé de tenir mais c'était plus fort que moi : je devais partir. J'ai laissé mes lunettes sur le bureau (j'avais l'intention de revenir), j'ai pris mon téléphone, ma gourde, je suis allée prendre mon manteau et mon sac à main et je suis sortie en faisant bien attention à ne croiser personne. J'ai bien conscience que ça fait puéril de dire ça, mais l'objectif était clairement de lui faire peur. Je voulais qu'elle réagisse.

 

Je suis allée à ma voiture. Les larmes ont coulé, mais pas en mode effondrement. J'étais prostrée. Si quelqu'un m'avait appelée ou envoyé un message, j'aurais répondu que je voulais rester seule. Cela ne s'est pas produit. Ensuite, un événement extérieur s'est produit : une voiture a pris feu sur le parking à quelques mètres de moi. Au début je suis restée passive, j'ai vu qu'il commençait à y avoir un attroupement donc j'ai supposé que les pompiers avaient été prévenus. Ils n'arrivaient pas, alors je suis sortie de ma torpeur et j'ai fini par faire le 18. Ils avaient été prévenus, ils étaient en route. Pendant de très longues minutes j'ai hésité : devais-je bouger ma voiture ou pas ? J'avais peur que le véhicule en feu n'explose et que j'explose avec. Puis je me suis dit que je n'avais nulle part où déplacer ma voiture, que je n'étais probablement pas en état de conduire et que donc je remettais mon véhicule entre les mains du destin.

 

(spoiler : ma voiture n'a rien eu, elle était trop loin).

 

Quand les pompiers sont arrivés, la fumée était vraiment très noire et très épaisse. J'ai repensé aux gens chez eux qui meurent lors d'un incendie : ils ne meurent jamais brûlés, mais intoxiqués. Je ne voulais pas être intoxiquée. Le moment était venu de retourner au boulot. Je suis sortie de ma voiture, et en quittant le parking j'ai entendu une voix qui m'appelait au loin : ma chef.

 

Elle est arrivée essoufflée. Elle m'a engueulée : "Tout le monde te cherche au centre, j'apprends qu'il y a le feu dehors, je ne sais pas où tu es, tu imagines la frayeur pour moi ?" Je lui ai répondu : "J'avais besoin d'être seule". Elle a continué : "Mais dans ce cas-là tu nous préviens ! Tu pourrais avoir un accident, te faire renverser, tu es en-dehors des locaux !" J'ai répété : "J'avais besoin d'être seule" (je n'arrivais à rien dire d'autre). (et oui je sais, elle avait raison de m'engueuler, j'ai commis une faute professionnelle). Elle m'a dit que je pouvais demander au directeur du centre d'avoir un bureau pour m'isoler si ça n'allait pas ; j'ai trouvé ses propos lunaires car elle était vraiment en mode responsable qui pense à la logistique pendant que moi j'étais juste perdue dans mon mal-être. On était totalement en décalage.

 

J'ai fini par baisser la tête, elle a vu que ça n'allait pas et m'a dit qu'il fallait qu'on aille s'asseoir quelque part pour "crever l'abcès". Je me suis dit : "Non mais de quel abcès elle parle, on a déjà discuté ensemble je ne sais combien de fois". On s'est donc assises, elle avec sa clope à la main et moi en train de trembler, de pleurer et de baragouiner des mots incohérents.

 

J'aurais aimé lui dire tellement de choses. J'aurais aimé lui dire que certains jours je la kiffe, et que d'autres jours j'ai envie de l'encastrer dans le mur. Lui dire qu'elle me plaît mais que je suis en couple, qu'il y a des red flags depuis le début mais que je n'arrive pas à me les ancrer dans la tête. Lui dire que j'en ai marre qu'elle soit proche de l'autre vilaine poupée peinturlurée qui me sert de collègue. Lui dire que le jour où elle sera en couple j'aurai le coeur brisé, mais que je devrai pleurer sous la douche pour que personne ne le voie. Lui dire que je suis jalouse. Lui dire que j'ai le syndrome de l'imposteur. Lui dire que je ne me sens pas capable de reprendre la main sur les tâches comptables que Chris la Fouine s'est approprié et que je n'y arriverai jamais toute seule. Lui dire qu'il vaudrait mieux pour tout le monde que je parte mais que je n'ai pas envie de partir. Lui dire que je suis autiste, hypersensible, ancienne enfant maltraitée hashtag mère alcoolique et père pervers narcissique, et que tout cela explique mes réactions exacerbées. Lui dire que j'ai déjà fait des thérapies, que j'ai écrit un livre, que j'avance mais que j'ai encore beaucoup de chemin à parcourir. Lui dire que je culpabilise de ne pas réussir à profiter d'avoir un homme qui m'aime, de la famille que j'ai construite et de ne pas réussir à détacher mes yeux d'elle. Lui dire que je rêve de sa main enlacée dans la mienne, que je rêve même de son corps contre le mien. Lui dire que je ne sais pas si elle est sincèrement humaine ou si je la vois avec un filtre rose et qu'en fait c'est une mauvaise personne.

 

Je ne lui ai rien dit de tout ça, je n'étais pas en état. J'avais du mal à parler. Au bout d'un moment j'ai quand même réussi à lui dire que quand quelqu'un crie, mon corps se met en mode survie, en hyperventilation. Sa réaction a été bizarre : elle a fermé les yeux, penché la tête un peu en arrière et son visage s'est fermé. Elle m'a dit qu'elle était désolée, qu'elle ne savait pas. Sa réaction m'a fait penser que peut-être elle ne me croyait pas, mais je ne le saurai jamais. Quand elle a vu que je tremblais elle m'a proposé son manteau, que j'ai refusé. J'ai accepté de m'envelopper avec son écharpe. Je lui ai dit que je voulais lui faire un électrochoc (et j'ai regretté de l'avoir dit). On a discuté du boulot, puis on est passé à d'autres sujets. Au bout d'une demi-heure on est allé chercher mon manteau dans ma voiture, puis on est retourné au centre. Elle m'a demandé à plusieurs reprises si ça allait mieux. Ca allait mieux. 

 

Bref, elle m'a vu dans un état dans lequel je ne voulais pas qu'elle me voie. L'après-midi s'est déroulé normalement, et les journées qui vont suivre vont se dérouler normalement. Je ne vais pas lui reparler de cette histoire, ça ne servirait à rien à part m'enfoncer davantage. J'ai mis deux jours à m'en remettre. J'essaye de me concentrer sur ce que j'ai (mon couple, ma fille), de m'occuper de moi et d'arrêter de rêver d'autre chose. C'est très difficile. J'aime B. Vraiment. Ce n'est pas une fuite en avant. Je suis trop entière pour rester avec quelqu'un que je n'aimerais plus. Mais la meilleure chose pour moi serait de changer de travail et pour le moment c'est trop dur pour moi de le faire. 

 

Edit (6 jours après) : depuis notre dispute on communique mieux, elle est super gentille, l'équipe va mieux... et moi je crève à petit feu. La nuit dernière j'ai rêvé qu'on se tenait la main, je caressais ses doigts et elle me rendait la pareille. Ce matin elle est venue à mon bureau, j'ai senti son odeur, j'ai eu l'impression d'être dans un ascenseur (ta gueule Calogero). Là elle part en congés pendant 3 semaines, je ne vais pas la voir pendant trois putains de semaines et j'ai l'impression qu'on m'a arraché le coeur. J'ai si mal. Elle me manque tellement.

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1 avril 2024

Petit bilan une semaine après la reprise ^^

 

Bon, bah ça ne va pas trop mal... Les deux premiers jours ma chef n'était pas là (elle était en formation). Mon N+2 m'a dit au téléphone : "Je suis préoccupé par le fait que tu étais en arrêt, car c'est ma responsabilité de faire en sorte que tout le monde soit bien dans son poste, que tu sois écoutée et entendue". Il m'a indiqué qu'il passerait sur site le mardi suivant, et que si je souhaitais, je pourrais lui parler seule à seul.

 

Le mardi je m'attendais à ce que ma chef demande à me voir suite à mon arrêt, mais non... C'est moi qui lui ai demandé un entretien le lendemain... Comme prévu j'ai vu mon N+2, je lui ai expliqué la situation, comment on en était arrivé là, et mes demandes pour que les choses s'arrangent. Il m'a dit qu'il me comprenait et qu'il acceptait que jusqu'à ce qu'on bascule sur le nouveau logiciel (le 8 avril), je n'aie aucun temps administratif (comme ça l'autre fouineuse de Christine qui a tellement de choses à faire, bah elle va en bouffer de l'administratif).

 

Le lendemain, ma N+1 a également accepté ma demande. Elle m'a dit qu'elle était désolée, qu'elle avait eu plein de soucis pro et perso, blablabla... Et voilà, la semaine s'est passée comme ça.

 

Je m'attends à ce que Chris la Fouine râle sur l'organisation et chie un cake pour que je repasse en administratif cette semaine, on verra bien... Moi j'ai d'autres préoccupations pour le moment : d'abord le fait que je n'ai pas le temps de bosser mes cours pour fin mai, ensuite l'organisation de la fête d'anniversaire d'Alice le 17 avril (les invités c'est quand il veulent qu'ils me donnent une réponse merte), et enfin mes premiers contacts pas très concluants avec une association venant en aide aux parents d'enfants HPI. Christine elle me soûle, j'ai pas le temps de m'intéresser à elle, elle est inintéressante en fait. ^^

 

16 mars 2024

Loin des yeux loin du coeur ?

 

Cette phrase fait tellement cliché, mais force est de constater qu'elle est plutôt vraie... En effet, étant en arrêt depuis plus d'un mois (je reprends jeudi prochain finalement, mon médecin m'ayant prolongée jusqu'au 20), je constate que ma collègue-chef ne m'a pas manqué plus que ça. Je pensais à elle de temps en temps, mais sans émotion particulière. Moi qui étais résolue à lui déclarer ma flamme, j'ai calmé mes ardeurs. Il faut aussi savoir regarder les choses de manière objective : que ce soit volontaire ou non, elle m'a fait du mal à plusieurs reprises et ça, c'est une très mauvaise base pour espérer quoi que ce soit de positif (vous me direz, B. aussi m'a fait du mal au tout début alors que ce n'est pas quelqu'un de méchant).

 

Mais bon voilà, cette coupure avec le boulot m'a permis de constater que si d'aventure je ne voyais plus jamais ma collègue (démission, boîte qui ferme, départ dans le Larzac pour élever des chèvres angora), bah je n'en souffrirais pas. 

 

PAR CONTRE, le fait de savoir que je vais la revoir me fait quand même un truc bizarre dans le ventre. Je sais que ça s'inscrit dans un contexte global : j'ai été absente 6 semaines, la boîte a continué de tourner sans moi, il y a forcément des choses qui ont changé. Je ne sais pas où je serai affectée à mon retour, si on m'aura laissé des tâches à faire étant donné que Super-Christine-Langue-de-Pute aura tout géré toute seule, si je réussirai à retrouver ma place, si j'aurai envie de rester tout court car très franchement, les dernières semaines j'étais en mode robot et j'avais l'impression d'être une ouvrière d'usine qui faisait tous ses gestes de manière automatique, sans aucune passion, sans aucune motivation mais juste dans l'objectif de toucher son salaire à la fin du mois. Le recul que j'ai pris m'a permis de comprendre ça aussi : je n'aime pas mon boulot. J'en ai marre de scanner des ordonnances, de répéter la même chose toute la journée. Il faut que je change de taff. Ce qui me fait rester, c'est que quand on quitte un CDI en démissionnant, on part sans indemnités et sans être sûr que derrière ça se passera bien. On peut se retrouver sur le carreau deux mois plus tard. C'est un risque. Je ne suis pas prête à prendre ce risque.

 

J'ai repris une licence de droit (et réussir à bosser des cours tout en bossant à plein temps et en gérant une maison à 100 % avec un conjoint qui ne fout rien c'est juste épuisant et démoralisant). Même si je réussis à aller aussi loin que je voudrais, j'en ai encore pour 3 ans. C'est looooooooooong... Je me vois pas tenir 3 ans comme ça.

 

Bref, l'appréhension est générale, mais je sais que croiser à nouveau le regard de ma collègue, lui reparler, va particulièrement relancer la love machine. J'imagine que ce n'est pas très cohérent, mais si les relations humaines étaient cohérentes ça se saurait. Là je suis bien loin d'elle, mais je sens qu'elle se rapproche et je serais bien restée loin.

 

mmmmpfffff.

2 mars 2024

Quel dommage !

Allez au revoir !

 

Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas donné de nouvelles de l'ex-femme de B. (en même temps ça fait longtemps que je n'entends plus parler d'elle, et tant mieux d'ailleurs). 

 

Je ne me souviens plus si je vous l'avais dit à l'époque, mais ça m'avait vraiment étonnée que Madame accepte de divorcer aussi facilement (bon elle a accepté à condition que B. paye tout, mais là t'inquiète no problemo j'étais même prête à sortir mon propre chéquier et à vendre ma culotte pour que ce mariage soit dissous), et également qu'elle ne souhaite pas garder le nom de famille de B. pour usage (ce à quoi il aurait consenti, étant donné qu'elle a toujours pu faire tout ce qu'elle voulait y compris se servir de B. comme d'un paillasson). Ca m'avait étonnée car divorcer revient à ne pas hériter, or Madame ne pense qu'à l'argent comme elle l'a déjà prouvé à plusieurs reprises. (Pour rappel quand B. lui a annoncé qu'il la quittait, elle lui a rappelé de mettre son assurance voiture et son portable à son nom. Pas un mot pour leurs enfants...) BREF leur divorce a donc été prononcé le 16 mai 2017, Madame a repris son nom de jeune fille et la maison qu'ils ont achetée ensemble est passée en indivision. Le document de l'avocat indiquait que Madame devait payer une soulte (indemnité d'occupation), sauf qu'elle n'a jamais versé un seul centime à B. ("c'est un arrangement entre nous, elle ne paye pas ce truc-là et en échange elle prend en charge le reste du crédit et les éventuels travaux"), m'a-t-il dit.

 

Sauf que. A l'époque il ne restait que 3 ans à payer 220 euros par mois, autrement dit quasiment rien du tout. B. s'est bien fait niquer... D'autre part ça m'a soûlée que Madame ne rachète pas la part de B., normalement c'est comme ça que ça se passe lors d'un divorce. Là en gros ça fait dix ans qu'elle est toute seule tranquille le cul dans ses 140 m² dont elle a financé à peine 5 % toute seule, ses enfants sont adultes et indépendants (quoi que son fils je ne suis pas sûre qu'il travaille, mais il a fait des études brillantes donc s'il passe ses journées à se branler ce n'est pas à cause de difficultés à trouver un job). Les premières années j'ai essayé de tanner B. pour qu'il sorte de cette putain d'indivision (soit Madame rachetait sa part soit ils revendaient) mais il n'a jamais voulu froisser Madame donc j'ai fini par laisser tomber en me disant que s'il arrivait quelque chose à B. durant la minorité d'Alice, je me ferais un plaisir de faire cracher la soulte à Madame en tant que représentante légale de ma fille.

 

Alors vous allez me dire que tout cela ne me concerne pas car n'étant pas mariée avec B. je ne serai de toute façon jamais son héritière s'il part avant moi, mais d'une part je n'ai jamais pardonné à Madame d'avoir monté Maelle contre son père et que ses enfants ne connaissent pas Alice (et je ne pense pas qu'aujourd'hui, à 26 ans Maelle soit heureuse en étant coupée de toute sa famille), et d'autre part je suis obligée de montrer les dents, car quand on va aller vivre dans la maison des parents de B. je vais me retrouver dans une situation très précaire : si B. décède avant moi je n'aurai plus de maison et j'imagine très bien les deux aînés de B. essayer de nous foutre à la porte avec Alice. Je veux donc que ces personnes sachent que si B. est très gentil et se laisse marcher sur la gueule, avec moi ils risquent de tomber sur un os, m'voyez.

 

(Le grand défi va être de traîner B. chez le notaire pour qu'un document soit fait pour me protéger, et surtout qu'il laisse tomber cette idée saugrenue de transmettre la maison à son fils après son décès. Pourquoi son fils plus que ses deux filles, déjà ? Parce qu'il a une bite ? C'est ridicule).

 

Bref je digresse, tout ça pour dire que Madame m'a une nouvelle fois surprise hier soir. En effet j'ai emprunté le téléphone de B. et j'ai regardé dans ses messages (je sais c'est mal, mais je ne l'avais pas fait depuis des années). J'ai vu un échange de SMS avec Madame. Le premier message datait de décembre, Madame disait en substance que le garage prenait l'eau parce que truc-truc avait été construit au-dessus de la ligne de machin-chouette (j'ai rien compris aux termes techniques mais bon en gros il y avait des infiltrations), qu'elle avait un devis de 10 000 euros et que donc, est ce que B. pouvait participer aux frais ? Réponse de B. : "Je suis quasiment à découvert tous les mois donc ça va être très difficile".

 

Deuxième échange datant du mois dernier, et là je dois dire ça m'a fait très plaisir : 

 

Madame : "Est ce que tu souhaites récupérer la maison après la fin de l'indivision ?"

B. : "Non, je veux juste récupérer ce qui me revient financièrement".

 

Première bonne surprise : elle ne compte donc pas rester gratos dans la maison jusqu'à sa mort (dans très longtemps puisqu'elle n'a que 56 ans). Et deuxième bonne surprise : B. s'est adapté à son discours, il parle juste d'argent avec elle et adopte le même ton très sec. Je suis vachement fière de lui <3

 

Bref, tout ça pour dire que Madame peut vraiment se montrer surprenante quelquefois... Qui sait, peut-être qu'un jour elle et moi on sera super potes.

 

23 février 2024

Pause

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Dans un post précédent, j'évoquais les problèmes que nous collectionnons au boulot (notamment avec la cpam et l'ARS, je vous fais grâce des détails). Il y a un autre problème aussi : la mauvaise organisation du secrétariat entre moi et ma collègue Christine, alias Chris la Fouine (que je déteste et elle me le rend bien). J'ai parlé de ce problème d'organisation à ma chef (vous savez, celle-qui-me-plaît-mais-je-sais-pas-trop-en-fait). Malheureusement, elle n'a pas vu, ou elle n'a pas voulu voir à quel point cette situation me pesait, et malgré ma demande répétée d'une meilleure répartition des tâches, elle en a confié une nouvelle à sa pote Christine, et pour moi ça a été la goutte d'eau. J'ai commencé à avoir des symptômes physiques : trous de mémoire, fatigue, déprime, envie de me barrer... Elle nous a convoquées toutes les trois le vendredi midi pour que chacune s'exprime sur ce qui n'allait pas (Christine dans le déni : "non non tout va bien on progresse..." ptdr quelle conne. Pardon ^^). Ma chef a prononcé des mots qui m'ont vraiment fait mal, à savoir qu'en gros, il fallait que Christine et moi on communique et qu'elle n'était pas secrétaire donc elle ne pouvait pas intervenir dans nos tâches et nous laissait nous débrouiller entre nous... Sachant que mes relations avec la Fouine sont blindées de langue de bois et qu'on est constamment sur la tangente vu qu'on se déteste, le fait que notre manager se décharge ainsi m'a été insupportable à entendre ; j'ai dû sortir du bureau pour ne pas craquer devant tout le monde (surtout devant la Fouine qui aurait été trop contente). Sans surprise, le lundi suivant mon médecin m'a mise en arrêt maladie.

Je suis donc en arrêt depuis le 12 février (je reprends le 12 mars). J'essaye de faire de l'exercice, de m'occuper de mon appart (compliqué), de bosser mes cours (impossible). J'ai arrêté le somnifère au terme de la cure que le médecin m'avait prescrite : nuit blanche. Je fais des crises d'angoisse surtout le soir. En fait, je pense qu'il n'y a pas que le boulot là-dedans ; le boulot a "juste" été le déclencheur. Avant ça, il y a dû y avoir un processus qui a fait effet boule de neige et que je n'ai pas vu venir : l'été dernier horrible avec ma mère + le fait que je tombe amoureuse de ma chef + la fin de ma thérapie qui a remué des trucs + l'écriture de mon livre + le fait que mon mec prenne notre logis pour un hôtel restaurant = le cocktail parfait pour plonger dans un état dépressif. Donc plouf j'ai plongé. J'ai l'impression d'avoir pris un bâton pour remuer une flaque d'eau, et que la boue du fond est remontée et vole partout dans ma tête. Je sais que ça va passer, mais en attendant je dérouille. Vivement que la boue retombe au fond.

Une de mes collègues m'a envoyé un message vraiment adorable, je ne m'y attendais pas du tout, son message m'a fait pleurer : 

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Chris la Fouine, elle, ne m'a pas envoyé de message, ce qui n'est pas étonnant et ce n'est pas grave, MAIS PAR CONTRE elle a eu le culot de demander de mes nouvelles, à deux reprises, à une autre collègue... Donc là clairement je me suis dit que c'était de la curiosité malsaine car si elle s'inquiétait pour moi, elle m'aurait contactée directement (elle a mon numéro de téléphone). Ma collègue-amie l'a donc chopée un midi en lui demandant : "Mais au fait l'autre jour tu me demandais des nouvelles de Dawn Girl, mais du coup tu lui as envoyé un message pour savoir un peu ?" Chris la Fouine est restée un peu bête, puis elle a répondu : "Bah je vais y réfléchir".

Je vais Y REFLECHIR.... Connasse :p

Ma chef, elle, m'a envoyé quelque chose de neutre mais de gentil : 

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Sans transition, j'ai enfin sauté le pas pour faire une constellation familiale (certains pensent que ce truc est bullshit, moi je suis sûre que ça peut m'aider). J'ai failli me faire avoir avec une praticienne qui voulait me faire faire six séances pour la modique somme de 660 euros... Une amie m'a donné les coordonnées d'une autre personne, qui elle prend juste 110 euros, fait le truc en une seule séance et surtout, a l'air beaucoup plus sérieuse. Je ferai un article pour vous dire comment ça s'est passé, j'aimerais bien organiser ça avant la fin de mon arrêt de travail mais à mon avis ce sera plutôt en avril.

La suite au prochain numéro... Ou pas.

Ah si, une bonne nouvelle quand même : j'ai eu 40 ans il y a quelques jours, et bah ça ne m'a RIEN fait du tout, alors que les 30 m'avaient déprimée. Donc ça c'est plutôt cool ! 

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3 février 2024

Le mot de la fin

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Il y a quelques jours, j'ignore pourquoi mais j'ai eu envie de réécouter la chanson "Lisztomania" de Phoenix. Je l'écoutais beaucoup quand je vivais à Lille, et d'ailleurs les musiques de cette époque me rendent nostalgique de ces deux années passées là-bas. C'était quand même bien cool 🙂

Et donc un matin, comme j'avais écouté Lisztomania en boucle la veille, j'ai ouvert les yeux en ayant les paroles de cette chanson dans la tête. Mais ce qui est « marrant », c'est que mon cerveau avait décidé de me faire une bonne blague en me répétant en boucle le pont de fin où Thomas Mars chante à trois reprises : « It's showtime, it's showtime, it's showtime. Time to show it off, time to show it off, time to show it off ! ». Ces paroles se sont superposées avec mes interrogations métaphysiques sur ma collègue et sur moi-même et j'ai eu à la fois envie de rire aux éclats et de pleurer ma race. Oui Thomas je sais que je dois me sortir les doigts du cul. 

Après y avoir longuement réfléchi, j'ai décidé de dire à ma collègue ce que je ressens pour elle. Mais pas maintenant et pas n'importe comment. Il se trouve qu'une occasion va se présenter à plus ou moins long terme : en effet, je sais qu'elle en a marre de son poste ici et qu'elle cherche à partir. On a plein de soucis avec la cpam (dont je vous épargnerai les détails barbants) ; quasiment chaque jour il nous arrive une merde et il se pourrait bien qu'on mette la clé sous la porte dans les prochaines semaines. De mon côté, je ne m'épanouis plus dans mon job et je souffre trop de côtoyer ma collègue tous les jours. Bref, une chose est sûre : un jour ou l'autre, l'une de nous va s'en aller, et ce sera à ce moment-là que je lui ferai part de mes sentiments. Je ne pourrai pas la voir quitter ma vie sans qu'elle le sache. J'en pleure déjà rien qu'à imaginer la scène mais je pense que ça me fera du bien de faire sortir ce truc qui me pèse.

En cherchant sur Google "est-ce une bonne idée d'avouer mes sentiments à mon crush ?" (oui j'en suis là, allez-y jugez-moi), j'ai vu pas mal d'articles qui préconisaient de le dire là tout de suite, right now, que ça ne sert à rien de se laisser bouffer de l'intérieur et que plus vite c'est fait mieux c'est, hashtag arracher le pansement d'un seul coup. Mais je ne veux pas la mettre mal à l'aise. Je pense qu'elle ne s'y attend pas du tout et qu'elle va tomber de très haut quand je vais me déclarer, donc continuer à bosser ensemble après que je lui ai sorti un truc pareil risque d'être très difficile voire impossible. C'est pour ça que je préfère attendre la fin de la relation professionnelle pour passer à l'action.

J'en suis donc à espérer qu'elle parte (moi j'attends de me faire virer car si je démissionne je m'assois sur mes indemnités). Son départ me permettrait d'une part de me libérer de ce poids en lui parlant, et d'autre part de ne plus la voir. Alors oui je vais dérouiller, mais comme on dit, loin des yeux loin du cœur. Un jour elle trouvera chaussure à son pied (et je le lui souhaite d'ailleurs, elle mérite d'être heureuse). Mais je veux qu'elle soit heureuse loin de moi. Je veux que nos routes se séparent et ne plus entendre parler d'elle.

Je vais essayer de ne plus trop parler de ce sujet ici, non pas pour mettre un mouchoir dessus mais juste parce qu'à part vous dire que je souffre, il ne va pas se passer grand-chose de plus :-p Et que je ne veux pas devenir la blogueuse barbante qui tourne en boucle sur une histoire impossible, c'est un cliché triste à pleurer. Je vais peut-être vous refaire des articles sur des livres que je lis, ça fait longtemps que je n'en ai pas écrit.

PS : Bien évidemment, je reconsidérerai l'option du grand déballage si  jamais ma collègue est en couple au moment venu :-S

PS 2 : Aujourd'hui, est venue se loger dans ma tête une chanson que je n'avais pas écouté depuis plus de vingt ans : "ne me jugez pas" de Sawt El Atlas... Pourquoi ?? 😭

30 janvier 2024

Réminiscences lycéennes

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J'ignore si c'est lié à mon amour transi pour ma collègue (m'est avis que oui), mais quelque chose m'est récemment revenu en mémoire façon boomerang. Une anecdote que j'avais totalement occultée (mais VRAIMENT). Je n'y avais pas pensé depuis des années, et là ça tourne dans ma tête sans cesse. La mémoire est vraiment chelou quelquefois...

J'étais en première, dans un lycée assez chic (pas le plus chic de la ville, mais disons que la majorité des élèves étaient issus de familles aisées). Dans ma classe, il y avait une fille prénommée S, qui était ouvertement bisexuelle : elle sortait indifféremment avec des mecs ou des filles et le revendiquait haut et fort. J'imagine qu'aujourd'hui dans un lycée lambda, être LGBT est moins compliqué qu'avant, mais au début des années 2000 c'était plutôt rare d'oser parler d'homosexualité. J'admirais S. d'affirmer ses préférences en étant droite dans ses bottes et sans crainte de se faire emmerder pour ça. De mon côté j'étais déjà attirée par les filles mais jamais, jamais je ne l'aurais dit à qui que ce soit. Je ne me l'étais même pas avoué à moi-même déjà. C'était mon secret enfoui. Et comme j'étais également attirée par les mecs, ça m'arrangeait bien.

Et donc je ne sais absolument plus comment ça a commencé, mais durant quelques semaines S. et moi on se faisait un bisou sur la bouche pour se dire bonjour le matin. Juste un smack, mais un smack sur la bouche quand même. On a fini par arrêter car d'une j'ai senti que ça la soûlait, et de deux elle a commencé à sortir avec un mec de terminale donc j'ai senti que le moment était venu de mettre fin au truc. ^^

Le fait est, que S. ne m'attirait absolument pas. Jamais je n'ai voulu sortir avec elle et je pense qu'elle non plus d'ailleurs. Elle préférait les filles délurées qui écoutaient du hard rock et moi j'étais la fille boulotte et mal fagottée qui avait une vie de merde. Mais bon bref ce souvenir ne cesse de me hanter. POURQUOI on a fait ça ? Laquelle de nous l'a initié (je crois que c'est moi...), et laquelle de nous n'a pas osé dire à l'autre que c'était n'importe quoi ? Et pourquoi ça revient me tourmenter aujourd'hui alors que ça s'est passé en 2001 ?

A force d'y penser je crois avoir identifié la raison pour laquelle j'ai fait des bisous à S. à l'époque : une autre fille, qui s'appelait Aurélie (et à qui j'ai fait un smack aussi d'ailleurs... mais une seule fois ^^). Aurélie était copine avec S. et je pense que j'essayais en fait d'attirer son attention en embrassant sa pote. Inutile de dire que ça n'a jamais marché, je n'ai attiré l'attention de personne et je n'ai jamais revu qui que ce soit après le lycée. De toute manière, S. fait partie des filles qui ont dit des choses horribles sur moi durant le voyage scolaire entre la première et la terminale. Ce n'était pas quelqu'un de bien, ou en tout cas c'était quelqu'un de suffisamment bête pour se laisser entraîner par l'effet de groupe. Quand à Aurélie, je sais qu'elle est devenue sage-femme et qu'elle habite à 3 heures de route d'ici. On a été "amies" sur Facebook pendant un temps mais on ne s'est jamais parlé.

Aujourd'hui, je me retrouve dans une situation où une femme me plaît, j'essaye de renoncer à elle mais je souffre énormément car je suis obligée de la voir tous les jours au boulot. Et tous ces souvenirs de lycée que j'avais enfouis, m'éclatent à la figure comme des bulles de savon. Je me sens mal, triste, pas alignée. Ma collègue m'a remué le cerveau sans le vouloir. Pourquoi ? Je voudrais évacuer tout ça mais je ne sais pas comment faire. 

Désolée si c'est décousu mais je suis fatiguée et j'ai le coeur brisé...

21 janvier 2024

Haaa jealousy (attention post long. Mais il y a du croustillant dedans ^^)

Au début où je connaissais B., l'idée de le savoir chez lui avec femme et enfants m'était insupportable. Parce que je l'aimais, parce que je voulais être avec lui tout le temps, parce qu'il m'avait menti par omission en me cachant l'existence de sa femme. Mais aussi parce que ELLE, elle avait des enfants et pas moi. Parce qu'elle l'avait connu avant moi (ce qui est logique puisque j'avais 9 ans quand ils se sont mariés donc je ne risquais pas d'être la prem's. Mais rien n'est rationnel quand on aime quelqu'un). J'avais peur de ne jamais avoir d'enfants. Peur de ne jamais trouver quelqu'un qui voudrait en avoir avec moi. Peur de finir seule avec ma mère alcoolique. Je me sentais inférieure aux autres. Je me sentais nulle.

Puis B. a quitté sa femme. Je suis devenue l'officielle. La numéro 2, la "pas mariée avec", celle de la deuxième partie de vie, mais l'officielle quand même. La cousine de B. m'a d'ailleurs présentée comme étant "la femme de B.", j'ai pris ça comme un adoubement ^^. Un jour, je ne me souviens plus pourquoi mais on est allé chez le patron pour qui B. travaillait à l'époque. Il y avait plein de monde dans la maison (son patron et sa compagne avaient trois enfants chacun, plus un pote et son fils qui étaient là, bref ça grouillait de partout et j'étais intimidée). C'était bien avant la naissance d'Alice, je ne sais plus si on essayait déjà de faire un bébé mais en tout cas on n'en avait pas encore à ce moment-là.

A un moment donné, parce que c'est venu naturellement dans la conversation, B. a expliqué à la cantonade : "Quand Maelle était bébé j'étais obligé de la mettre dans la voiture et de rouler pendant une heure pour qu'elle s'endorme". Cette phrase a résonné en moi comme un coup de poignard. Je n'avais pas d'enfants, l'autre en avait eu avec B. et ça resterait comme ça toute la vie. Pas parce qu'on n'y arriverait pas, mais parce que ce rôle n'était tout simplement pas fait pour moi. Je me suis dit : "Mais en fait, je ne serai pas maman. Je ne peux pas. Je ne suis pas digne d'être maman. Quand B. parle de Maelle qui dort sur le siège arrière, c'est comme s'il décrivait la vie sur une autre planète que je ne connaîtrai jamais. Je ne suis pas assez bien pour vivre ça. Je ne le mérite pas". La vie m'a donné tort puisqu'on a eu Alice et que je suis une très bonne maman, et que je n'ai nullement le sentiment d'être un imposteur dans ce rôle.

Il y a quelques mois -je l'ai évoqué ici- je suis tombée amoureuse d'une collègue de travail. C'est venu insidieusement, ça s'est invité chez moi à pas de loup, sur la pointe des pieds, puis ça m'a récemment explosé à la figure comme un gamin qui ferait péter un sac en papier après avoir soufflé dedans : PAF. Je ne l'ai pas vu venir. Pour être tout à fait franche il y a toujours eu un petit truc, depuis le début, mais ça paraissait anodin : de la jalousie par rapport à sa bonne entente avec une collègue, mais pas avec une autre (je sais, c'est bizarre mais rien n'est rationnel blablabla). Puis je me suis rendue compte qu'elle me manquait quand elle n'était pas là, que je m'intéressais à elle (j'ai notamment acheté une bande dessinée qui parle du handicap dont souffre son fils). J'ai commencé à lui tendre des perches, à lui expliquer que je ne serais pas contre une relation extra-co mais uniquement pour du fun, j'ai essayé de sous-entendre ma nature queer (dont j'ai pris conscience récemment mais ça elle n'est pas censée le savoir) ; je la trouve plus jolie que jamais, bref je suis tombée dans le piège à pieds joints. Je n'ai pas le coeur qui s'emballe à chaque fois que je la vois, c'est plus subtil que ça. C'est compliqué. Et je m'en veux parce que depuis le début il y a des red flags mais je continue à foncer tête baissée comme si je refusais de les voir : 1. à plusieurs reprises, je n'allais pas bien (pour des raisons pro), j'étais juste en face d'elle et elle a fait comme si de rien n'était. 2. Un jour, j'allais très mal (pour des raisons perso cette fois-ci), elle m'a proposé d'en parler mais je ne sais pas pourquoi, une petite voix dans ma tête m'a dit de ne rien lui dire. Pourtant j'avais vraiment envie de lui en parler car je crois qu'elle et moi on a le même type de mère. Mais ce quelque chose qui me dit qu'elle ne doit pas connaître l'état de santé de ma mère, signifie pour moi que je n'ai pas confiance en elle. 3. Plus récemment, je me suis épanchée auprès d'elle concernant des trucs au boulot qui me rendent très inconfortable. Elle m'a écoutée, mais elle ne m'a pas entendue. Elle n'est pas dans l'accompagnement. Elle dit "ok" mais elle ne fait rien. Si elle est comme ça en temps que supérieure hiérarchique, comment penser que c'est quelqu'un de bienveillant en-dehors du travail ?

4. Et pour finir, on est teeeeellement différentes... Elle est extravertie, adore sortir, faire la fête, moi je suis phobique des événements sociaux, qu'est ce que tu veux qu'on foute ensemble franchement ^^'

Bref, l'alternance de chaud et de froid c'est pas mon truc, même juste pour un plan je ne veux pas d'une planche pourrie. Je veux être sûre que la personne est fiable et qu'on sera en bonne intelligence et là, j'ai un doute. Malgré tout, il y a une partie de moi qui s'accroche et j'aimerais tant réussir à lâcher prise.

C'est un truc con comme la lune qui m'a fait comprendre qu'il fallait vraiment arrêter les frais. Je vais être obligée de vous raconter une partie de la vie de ma collègue pour que vous compreniez (accrochez-vous) : elle a été mariée avec le père de ses enfants pendant très longtemps (bon là c'est simple. C'est après que ça se corse). Elle a divorcé puis elle a vécu en couple avec un homme veuf qui l'a demandée en mariage avec la bague de sa femme décédée (oui oui), puis ensuite elle a vécu en couple avec une femme veuve... qui l'a quittée pour se marier avec le veuf (vous suivez toujours ? En gros son ex mec et son ex fille sont aujourd'hui mariés. Oui, il y a du level chez elle aussi ^^).

Et donc là, elle est célibataire depuis deux ans et demi. A priori elle cherche plutôt un mec mais moi j'ai été assez naïve pour me dire que ma beauté et mon charisme naturels suffiraient à la convaincre de retourner faire un tour chez les queer (LOL). Vendredi midi, on était à table au boulot et à un moment donné elle a sorti une phrase qui m'a fait un mal de fou : "Quand j'ai acheté une maison avec A." A., c'est la femme avec qui elle a vécu en couple. Celle qui l'a larguée pour son ex veuf.

Je savais qu'elle avait été en couple avec une femme. Je savais donc qu'elle avait aimé cette femme. Et même si elle me plaît, c'est bien normal qu'elle ait eu une vie passée, qu'elle ait aimé des personnes, qu'elle ait eu des enfants etc. J'ai bientôt quarante ans donc je ne raisonne plus comme à vingt, j'ai parfaitement intégré tout ça. Mais là, ce "quand j'ai acheté une maison avec A.", ça m'a littéralement dézinguée. Exactement comme le : "quand Maelle était bébé j'étais obligé de la mettre dans la voiture et de rouler pour qu'elle s'endorme" de B., il y a des années de ça. Pourquoi ? Parce qu'une personne que je kiffe ++ parle d'un truc qu'elle a vécu sans moi et que je suis jalouse. A l'époque, je n'avais pas de bébé avec B. Aujourd'hui, je n'ai pas de maison. C'est complètement débile, mais malheureusement c'est bien là et ça fait bien mal.

Je me sens con de ressentir ça, surtout que ma collègue vit aujourd'hui seule dans un appartement social qu'elle loue, donc la maison avec A. ça fait bien longtemps qu'elle ne l'a plus. Pour autant, après cette phrase j'ai passé toute l'après-midi à avoir la nausée et envie de pleurer. Tout le week-end je me suis tapée des aigreurs qui sont descendues le dimanche en douleurs intestinales. J'ai compris que ce n'était plus possible. J'ai compris qu'il fallait renoncer. J'ai compris que ça ne se ferait jamais. J'ai compris qu'il fallait que j'arrête de rêver ma vie et que je me consacre à ma vie bien réelle, celle qui est là sous mes yeux. Alors oui ce n'est pas parfait, oui j'ai un mec qui ne fait pas grand-chose à la maison, mais j'ai surtout un mec que j'aime et qui me respecte, ce qui n'est pas donné à tout le monde. J'ai une fille qui a besoin d'une mère responsable et pas d'une mère frivole qui rêve sa vie. De toute manière on veut toujours ce qu'a le voisin, non ? Certains vont penser que c'est une fuite en avant, moi je crois surtout que c'est un ré-ancrage dans la réalité.

Ca va être très dur, parce que cette collègue, je la vois 4 jours par semaine. Je vais être obligée de rester distante avec elle, je vais être obligée de m'interdire d'imaginer je ne sais quoi. Je vais devoir accueillir un jour la nouvelle qu'elle est en couple et heureuse, peut-être serrer les dents et pleurer sous la douche. Il ne s'est rien passé mais j'accueille vraiment ça comme un chagrin d'amour. Mon coeur est brisé mais je vais devoir essuyer mes joues et me relever. Regarder devant. On ne s'est pas rencontrées au bon moment, pas au bon endroit. Ce ne sera pas elle. C'est ainsi. Ainsi va la vie...

8 janvier 2024

Mon état quand ma collègue me touche le dos en me parlant



Je suis dans la mouise 😬 ne m'attendent que frustration et souffrance...


2 janvier 2024

J'ai testé pour vous... Noël dans une famille dysfonctionnelle

2247-Coup de vieux du pere noel_maxi

J'ignore si c'est parce que je vieillis, parce que j'ai fait un travail sur moi ou parce que j'ai écrit un livre sur ma famille toxique, mais ce Noël que j'appréhendais tellement a été... différent. Je vais développer un peu plus loin, mais pour résumer : j'ai dit merde à ma mère concernant l'amalgame qu'elle s'entête à faire entre la politesse et le fait de faire un bisou, j'ai répondu à ses multiples remarques acerbes par des piques tout aussi cinglantes, je me suis mise dans ma bulle quand j'étais à table avec tout le monde, et aussi et surtout : j'en ai strictement rien à branler de ce qu'ils pensent.

23 décembre : ma mère commence déjà à m'énerver au téléphone en me disant : "Bon tu fais bien la leçon à Alice, elle fait la bise à tout le monde." ..... C'est tellement plaisant d'avoir une mère qui s'acharne à distiller sa culture du viol et à faire passer le message à Alice que le respect de son corps et de son consentement bah on s'en bat les reins, que tout ça ce sont des conneries d'éducation positive 2.0-enfant-roi-gnagnagnagna et que la-génération-d'avant-était-plus-polie... Bref j'ai eu envie de lui répondre d'aller manger ses morts mais je suis restée calme et droite dans mes bottes en lui répétant pour la 372ème fois que non, Alice ne ferait pas de bisou si elle n'en avait pas envie mais que oui, elle dirait bonjour et au revoir car la politesse c'est ça. Merde.

24 décembre : j'arrive donc chez mon oncle et ma tante avec Alice (B. n'a pas voulu venir, tu m'étonnes). Ma tante dit tout fort en parlant du Père Noël : "BON DE TOUTE FACON ALICE N'Y CROIT PLUS !" Ce n'était pas une question mais une affirmation. Je réponds que si, elle y croit encore, et là ma tante lève les yeux au ciel l'air de dire que c'est des conneries et qu'elle ne tiendra aucun compte de ce que je viens de dire.

A table il se passe un truc étrange : je ne suis pas avec eux. Je n'en fais même pas exprès, je ne suis juste pas là. C'est pourtant la même famille que d'habitude : la même mère, la même tante, le même oncle, les mêmes cousines, mais là je ne sais pas comment dire, c'est différent. J'entends ma cousine Charlotte étaler sa science sur les caisses de retraite puis sur le métier d'assistante dentaire qu'elle fait depuis 1 an à peine (j'ai bossé dans le dentaire pendant 8 ans donc l'entendre comme ça jouer les spécialistes devant moi m'agace très fort. Par ailleurs, cette manie qu'elle a de systématiquement dire "la grand-mère" pour désigner notre grand-mère, m'est insupportable à entendre. Mais je ne dis rien). De son côté, ma mère critique Simone Veil qui est retournée à Auschwitz avec un manteau en vison, j'ai envie de lui dire : "Et alors elle s'habille comme elle veut, elle te doit rien. En revanche tu devrais prendre  exemple sur elle qui a vécu l'horreur absolue et qui s'est donné les moyens de s'en sortir plutôt que de passer sa vie entière à se lamenter". Mais je ne dis rien. Ensuite elle raconte qu'un jour ma grand-mère lui a balancé une paire de chaussures à la poubelle sans raison ; ça me brûle de lui rétorquer : "Bah toi aussi tu m'as balancé une paire de Vans à la poubelle sans raison quand j'avais quinze ans et j'ai jamais compris pourquoi, t'as reproduit le schéma de ta mère en fait". Mais je ne dis rien non plus. Pourquoi je ne dis rien ? Tout simplement parce que je n'ai pas de temps à perdre à débattre avec des gens qui de toute façon n'écouteront rien ; j'ai déjà assez perdu d'énergie et de santé mentale là-dedans. Alors je m'isole virtuellement avec Alice qui joue avec son kaléidoscope, je suis presque extérieure à la scène. Je repense à mes anciens collègues qui m'ont tellement apporté en 6 mois, à ma collègue queer que j'ai envie d'embrasser à chaque fois que je la vois, au milieu LGBT auquel j'appartiens indéniablement, et je me dis que tous ces gens qui comptent pour moi seraient totalement incompatibles avec les personnes ici présentes. J'ai besoin de m'entourer de gens safe, et ici c'est tout sauf safe. Je ne suis pas à ma place.

Au moment de partir, ma tante insiste +++ pour qu'Alice dise merci pour les cadeaux, sous-entendu que c'est très malpoli de ne pas le faire. Sauf que, comme je l'ai dit en arrivant, Alice croit encore au Père Noël donc elle ne comprend pas pourquoi elle doit dire merci. J'aimerais le dire à ma tante mais je n'y arrive pas. Ma cousine Christelle se croit obligée de mettre son grain de sel : "Moi j'ai toujours dit à mes enfants que même s'ils ont des problèmes, en étant poli ça passe toujours". J'ai envie de lui rétorquer qu'elle peut se carrer ses leçons de courtoisie où je pense, que sa mère critiquait aussi ses enfants il y a encore pas si longtemps car soi-disant ils étaient malpolis, mais là encore je ronge mon frein. J'ai juste envie de rentrer chez moi et de les laisser englués dans leur mentalité jugeante et rétrograde de merde. Je laisse quand même échapper un "Foutez-lui la paix !", devant mes cousines et j'espère bien qu'elles l'ont répété à leur mère. Elles n'ont certainement pas manqué de débriefer après notre départ en disant que ma fille était mal élevée, mais je m'en tape le coquillard. L'année prochaine j'espère pouvoir faire en sorte qu'on ne soit pas dans la région à Noël, comme ça ce sera réglé.

25 décembre : le jour du fameux repas chez moi. Dans la voiture les piques maternelles fusent dès le départ : "Ta voiture sent le gasoil", "Oui enfin je veux pas dire mais ton permis de conduire il y a eu des ratés hein", "Je conduis mieux que toi", etc etc. Et ça a continué chez moi : encore des remarques blessantes qu'elle croyait certainement humoristiques, sauf que c'était pas drôle. MAIS grosse victoire personnelle : à chaque pique, je lui ai répondu du tac au tac pour la remettre à sa place. Je n'ai RIEN laissé passer jusqu'à ce qu'elle arrête. Du coup, elle était charmante quand je l'ai ramenée chez elle :-D

Bref, ce Noël m'a permis de mesurer le degré de toxicité de mon entourage. Je savais déjà qu'ils étaient dysfonctionnels (on parle quand même de gens qui ont déjà proposé à plusieurs reprises un verre d'alcool à ma mère qui était alcoolique et c'est moi qui ai dû mettre le holà à l'époque ; pendant des années ils m'ont laissée vivre seule avec elle sans jamais bouger le petit doigt ni même me demander comment j'allais, donc merde hein), mais là c'était vraiment flagrant, un peu comme si je voyais clair après des années à voir flou. Je n'ai plus rien à voir avec eux. Je continuerai d'envoyer un message pour leurs anniversaires respectifs parce que je suis polie, mais c'est tout. Pour le reste, je ne suis déjà plus là.

 

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