Je ne veux pas travailler...
Je crois que je n'ai jamais parlé ici du boulot que je fais depuis fin août. Le boulot d'assistante dentaire. En fait, il y a des jours où ça se passe bien, et des jours où ça se passe... moins bien.
Au départ, je remplace une fille en arrêt maladie jusque fin mars, et après il serait question d'un CDI complété par la formation qualifiante.
Le positif : je voulais faire ce boulot, et sincèrement il y a beaucoup de choses où je suis désormais à l'aise.
Le négatif : je ne suis qu'à 25 heures par semaine et financièrement ça devient très difficile (le coup de grâce arrivant ce mois-ci avec la taxe d'habitation), et SURTOUT : depuis le début, je suis obligée de me démerder pour tout. On m'a lâchée dans l'arène sans aucune formation. Je suis arrivée là en n'y connaissant rien de rien, et depuis 2 mois je suis obligée de solliciter mes collègues pour toute chose que je veux connaître. Certes, je n'ai plus 4 ans et j'ai passé l'âge qu'on me prenne par la main, mais il y a un juste milieu, merde.
A l'accueil je suis super à l'aise ; normal je fais ça depuis 18 mois. C'est au fauteuil que ça cloche un peu. Quoi que dire que "ça cloche un peu", je trouve que c'est noircir le tableau. Je fais des radios, je coule des empreintes, j'aide à coller des bagues sur les dents. Tout ça, je maîtrise à peu près. C'est juste que je ne connais pas les procédures par coeur. Avec ma légendaire confiance en moi et le fait qu'on ne m'encourage pas (du tout), j'ai tendance à ne voir que le négatif. Et le problème, c'est que mon patron aussi. Je suis partagée entre l'idée qu'il a raison, et l'idée que merde, ça ne fait que deux mois que j'ai commencé...
Hier, mon patron m'a convoquée pour faire un point, je me suis dit que ça puait du cul. Qu'il allait m'annoncer que j'étais virée à la fin du contrat, que j'étais trop empotée.
En fait ce n'était pas à ce point-là : il m'a dit que je devais prendre plus d'initiatives, que j'étais à présent censée connaître par coeur les procédures de soin (oui, au bout de 2 mois...), qu'il ne devait pas avoir à me dire : "Passez-moi ça", ou "Allez-y, aspirez". Il n'a peut-être pas tort sur le fond, mais je suis désolée, je ne peux pas, au bout de si peu de temps, être comme une assistante dentaire qui exerce depuis 10 ans... Entre la multitude de soins et la floppée d'appareils qui existent, c'est juste impossible.
Mais le pompon a été quand il m'a dit qu'il avait besoin de quelqu'un de très à l'aise, car ma collègue (qui est enceinte de 2 mois), compte s'absenter... 3 ans, pour un congé parental. En gros, je suis priée de mettre ma vie entre parenthèses ??
Avec B., on avait décidé d'arrêter la contraception au mois de février. Je peux reculer de quelques mois ; ça ne marchera peut-être pas vu l'âge de B. et mon passé gynécologique, mais une chose est sûre : il est hors de question que j'attende trois ans. Je ne vais pas ménopauser tranquillou tout ça parce que ma collègue a décidé de prendre un congé parental. Non mais là, il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude !
Je n'ose même pas imaginer la gueule qu'il va faire si je lui annonce que je suis en cloque, alors que j'ai commencé la formation et/ou que ma collègue est partie pouponner. Je n'ai pas eu, sur le coup, les couilles de lui dire ça car j'avais accessoirement les yeux qui piquaient sérieusement (émotivité de merde). Enfin de toute façon, je ne sais même pas s'il me gardera. Il m'a dit qu'en gros, c'était encore possible mais que j'étais en phase de test. Et comme par hasard Balthazar, le lendemain (aujourd'hui, donc), plein de merdes me sont tombées dessus (une mère agressive qui m'a limite traitée d'incompétente ; un appareil que je n'ai pas voulu enfiler de moi-même sur le patient car grosse anxiété de sa part -d'ailleurs ça n'a pas loupé ; il a gerbé sur mon patron deux minutes plus tard).
Ma prudence passe pour de l'incompétence, alors que je veux juste ne pas faire n'importe quoi. Si j'avais eu une formation digne de ce nom, je suis persuadée que cela se passerait beaucoup mieux. Mais c'est tellement facile, quand on a sa place assurée, de laisser les débutantes s'emmêler les pinceaux et ricaner dans son coin... connasses.
Pour finir, je veux bien faire tout ce qu'il veut, mais :
-J'en ai marre de quémander, et de passer pour une neuneu parce qu'on me laisse me démerder
-Je ne veux pas prendre la responsabilité de débaguer un patient ou de lui faire une empreinte (ce que, entre parenthèses, une assistante dentaire n'est pas censée faire)... et mes collègues le font comme de bons petits soldats.
Je ne veux pas non plus me retrouver à nouveau sur le carreau dans 5 mois, avec des assedic réduites de moitié vu que je ne suis qu'à 25 heures par semaine. B. n'est pas Crésus ; je ne peux pas me permettre, comme ma collègue-maman-bonheur, de glander à la maison pendant 3 ans avec des clopinettes gentiment données par la CAF. C'est dommage car le boulot me plaît ; ce sont justes les conditions qui sont vraiment pourries.
Bref, ma vie professionnelle est à l'image de ce post : en bordel.