Quand j'ai commencé mon taff au mois d'août, mon patron m'avait dit que si tout se passait bien, il me prendrait en CDI avec la formation d'assistante dentaire à la clé.

J'ai eu du mal au départ, beaucoup de mal même. On n'a pas idée de tout ce que doit faire / savoir une assistante dentaire. Mais petit à petit, j'ai été de plus en plus à l'aise. Evidemment je ne suis pas au point sur tout, mais franchement je suis plutôt contente de mes résultats. 

Et puis, 1 mois avant la fin de mon contrat, mon patron a embauché une nouvelle fille. Je l'ai détestée dès le début : pétasse au possible, superficielle, elle nous parle de "son meilleur ami Gégé" à toutes les sauces, et surtout elle lèche le cul du boss en l'appelant "Docteur", alors qu'on l'appelle toutes par son prénom. A noter également que personne ne m'a prévenue qu'elle allait embaucher ; je l'ai su une semaine avant grâce à des papiers qui traînaient sur le bureau. Vous voyez à peu près comment je suis considérée sur mon lieu de travail... Une autre petite chose : j'ai constaté rapidement que la nouvelle (que j'ai rebaptisée Brigitte en raison de sa ressemblance avec le personnage de Florence Foresti), bref que Brigitte donc, avait eu droit au tapis rouge dès son arrivée : une formation hyper complète que je n'ai jamais eue depuis 7 mois que je bosse là-bas (j'ai dû me démerder pour tout), et surtout, Madame a les clés du cabinet et pas moi. Ils ont peur que je vole des brosses à dents, sans nul doute.

Bref, avec tous ces éléments je me suis dit que je n'allais pas être renouvelée, ce qui m'a été confirmé la semaine dernière par mon patron. Merci Dawn Girl, mais non merci.

Sauf que. Pour justifier sa décision, il m'a sorti des arguments qui n'avaient rien à voir avec le professionnel : par exemple que j'avais passé un coup de fil pendant mon service il y a 3 mois (je lui ai précisé que j'appelais juste ma mère qui venait de passer trois heures sur le billard, et après avoir fait mon boulot). Il m'a également dit texto : "Vous savez, j'en ai parlé avec les filles et bon, il y a des caractères impulsifs, d'autres plus posés" (traduction : elles ne peuvent pas t'encadrer), bref que des trucs totalement injustes, basés sur les dires de deux nanas qui ne m'aiment pas et m'ont allègrement cassé du sucre sur le dos. Sans aucune raison, juste qu'elles ne m'aiment pas. Ben moi non plus je ne les aime pas. Connasses !

J'étais tellement dégoûtée de me faire jeter que j'ai craqué. Littéralement. J'ai fondu en larmes devant mon patron, chose que je m'étais jurée de ne pas faire. Je lui ai résumé (entre deux coulées de morve) les arguments qu'il venait de m'exposer en lui montrant à quel point ils étaient absurdes. Et encore, je me suis retenue. Je lui ai dit qu'au vu de cette expérience, j'étais refroidie et que je n'étais pas sûre de continuer dans cette branche professionnelle. Il était emmerdé, ne disait rien. Il y a eu de longs instants de silence. J'ai fini par abréger parce que j'avais l'impression de pisser dans un violon.

Retournement de situation avant-hier : je ne sais pas si je lui ai fait pitié avec mes larmes, mais il me garde. Juste le temps de faire la formation, c'est à dire 18 mois. Cela me va très bien : j'ai pu voir à qui j'avais affaire (concernant mes collègues), et je ne veux pas, à long terme, évoluer dans un tel milieu de requins. Me faire descendre gratuitement, ce n'est juste pas concevable pour moi. J'ai des défauts, mais je ne dirai jamais de mal d'une collègue à mon boss, même si je ne peux pas la voir en peinture.

Donc pendant 18 mois, je vais faire mon taff là-bas (j'ai juste toujours la hantise qu'il me demande de faire des empreintes, je ne veux pas faire ça) ; je vais sûrement être en cours avec les pires pétasses du coin (une classe de filles, ptain ça va me rappeler la terminale :s), mais c'est juste 1 an et demi à tenir. Une fois le diplôme en poche, je me casse. J'aurai 2 ans d'expérience et je serai officiellement qualifiée, donc ce sera plus facile de trouver du boulot. 

Cela dit, ce n'est pas encore gagné, car j'ai commencé les démarches pour m'inscrire et ma collègue continue de me mettre des bâtons dans les roues... Enfin on verra.

Et, évidemment, ça reporte mes projets d'enfant avec B. J'en ai ras le bol de prendre la pilule (sérieux, j'en peux plus)... Mais BON.

Bon, bien sûr c'est de l'argent massif et non une alliance comme sa vieille radasse, mais qu'importe. C'est le cadeau de mon chéri pour mes 30 ans.

Et sinon, il y a 7 ans jour pour jour que nous échangions notre premier baiser !

Depuis la rentrée, B. s'obstine à appeler / envoyer des messages à sa fille, qui ne lui répond jamais. Quand il lui demande s'il y a quelque chose qui ne va pas (c'est rare, mais ça arrive), elle lui dit qu'il n'y a rien. Il faut dire qu'elle n'est pas du genre pétasse, plutôt adolescente taciturne (enfin pour le peu que j'ai pu voir).

Je me suis aperçue cette semaine qu'en réalité elle lui répond quelquefois, mais uniquement quand elle a besoin de quelque chose. J'en veux pour preuve les deux derniers messages qu'elle lui a envoyés mardi (désolée pour la qualité de la photo, mais j'ai pris ça en loucedé pendant que B. était dans la salle de bains) :

Elle avait besoin de quelque chose, donc elle voulait qu'il l'emmène le jour-même, parce que le lendemain elle avait des tas de choses à faire (c'est sûr qu'à 15 ans on est vachement débordé par les contraintes). Admirez la réaction qu'elle a quand il ne répond pas tout de suite... S'il devait lui dire la même chose chaque fois qu'elle le met dans le vent, elle ne compterait plus les "Et répond pas surtout"...

Bref elle a tout de même fini par consentir à n'y aller que le lendemain. B. s'est tapé plus de deux heures de route, lui a payé un équipement à 60 euros ; et aujourd'hui elle ne l'a même pas appelé pour lui souhaiter son anniversaire... Bah oui, elle a eu ce qu'elle voulait, donc maintenant au diable le géniteur...

Hé mais il y a des coups de pied au cul qui se perdent, sérieux !!!

Le pire, c'est que je suis sûre que même si elle ne lui souhaite son anniversaire que demain, après-demain ou à la Saint Glinglin, il est capable de se prosterner en "merci mon petit coeur", et autres surnoms de bébé, alors qu'elle le traite comme une merde. Je ne dis rien parce qu'au fond ça ne me regarde pas, mais ça me rend malade de le voir lécher par terre derrière ses enfants comme s'ils pouvaient tout se permettre. Il se convainc qu'elle ne lui répond jamais parce qu'elle "est occupée". Putain mais il a de la merde dans les yeux ou quoi ? L'adolescence n'excuse pas tout ; moi je me serais pris une torgnole pour moins que ça (tu me diras, ma mère était souvent bourrée donc ça facilite les torgnoles).

Le pire c'est que je ne pense pas que cette gamine soit méchante ou mal élevée, c'est juste qu'elle aurait besoin d'être recadrée. Mais B. culpabilise tellement d'être parti qu'il se rabaisse sans arrêt, et sa fille le sent tellement qu'elle en profite. Ben j'espère qu'elle ne sera pas de sitôt hébergée sous mon toit, parce que je peux te dire que si elle me parle comme ça, ce n'est pas un recadrage que je lui réserve mais carrément une grosse gueulante.

Sale gosse !