Mon texte : bientôt la fin
Mon manuscrit avance. J'ai modifié le récit pour qu'il prenne la forme d'une autobiographie, j'ai retiré les phrases trop familières, changé tous les prénoms et j'ai même trouvé mon nom de plume. Car c'est désormais une certitude : quoi qu'il arrive, mon texte sera publié un jour, et si aucun éditeur n'en veut j'aurai toujours la solution de l'auto-édition. De toute manière je ne compte pas faire carrière dans la littérature ; si personne ne me lit, je m'en fous. Je veux juste que tout ce que j'ai vécu se matérialise dans un livre, poser ce livre sur mon étagère et passer à autre chose.
J'ai parfois des moments de doute où je me dis que les gens vont penser que je fais ma psychanalyse en me regardant le nombril pendant 200 pages et que ça n'intéresse personne. Puis l'instant d'après je repense à tous ces enfants de célébrités qui ont publié des daubes incommensurables, à Bruno Lemaire et à son dilaté comme jamais, et je me dis que je suis bien plus légitime que tous ces gens même si je ne suis la fille de personne.
Ma thérapeute EMDR m'a dit que c'était très plaisant pour elle de me voir progresser ainsi. Lors de notre dernière séance j'ai réussi à parler de ma mère sans pleurer. Je prends de la distance. Elle me fatigue.
Je suis très loin d'avoir terminé. J'ai encore 278 chapitres à écrire, je dois laisser reposer le manuscrit puis faire les ultimes corrections. Je dois ensuite me renseigner sur toute la marche à suivre pour l'envoyer à des éditeurs car je n'y connais absolument rien. Je ne sais même pas si je dois protéger mon texte juridiquement ou non, m'offrir les services d'un bêta-lecteur ou non, sans compter d'autres bricoles liées à la mise en page définitive.
Bref, j'ai du pain sur la planche. Et ce mois-ci je dois aussi préparer le dossier à envoyer à la fac de Lille pour reprendre mes études de droit :-S