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Le blog de Dawn Girl
16 janvier 2021

Violence(s) Partie 4-1

Bon et bien voilà, quasiment un an après avoir écrit la troisième partie de ma série d'articles consacrée à la violence, je m'attaque enfin à la quatrième et dernière partie. Cette partie me trotte dans la tête depuis un bout de temps ; j'essaie de dessiner mentalement un plan pour structurer tout ça. Mais la tâche va être ardue. Très ardue. Je vais beaucoup pleurer. Je vais beaucoup effacer et réécrire. Je vais beaucoup culpabiliser. J'ai l'impression de m'attaquer à un Everest rédactionnel, et pourtant je ne suis pas au niveau de l'Averse avec ses écrits sur son père.

J'ai tenu à faire une introduction à cette quatrième partie pour plusieurs raisons. La première, c'est que cette partie va être très longue. Je n'ai pas encore commencé à la rédiger mais je sais déjà que cela va être long. Comme je n'ai pas envie d'asphyxier mes lecteurs, je ne me voyais pas vous balancer tout le truc tel un roman fleuve. La seconde raison de cette introduction, c'est un avertissement : vous allez lire des propos qui risquent de vous choquer. Le genre de propos qu'on ne tient pas sur sa mère quand on est normal avec des parents normaux. Des propos que j'ai sortis une fois à B. et qui en a été absolument horrifié (bon cela dit, il ne comprend pas pourquoi j'ai coupé les ponts avec mon père... c'est vrai, on se demande bien pourquoi je ne veux plus jamais revoir ce gentil papa... LOL). Je vous demande donc d'essayer de ne pas me juger ; d'essayer d'adopter mon angle de vision lorsque vous lirez, même si j'admets volontiers que cela n'est pas facile.

Quand j'étais au collège, mon prof d'anglais nous avait expliqué le prétérit avec une formule que je n'ai jamais oubliée : « Passé, daté, terminé » ; ce qui différenciait ce mode avec les have, les have been et les have been being ta mère auxquels je n'ai jamais rien compris. Mes trois premiers articles n'ont pas été trop compliqués à écrire car on peut les comparer à un verbe du prétérit : ils concernent des événements passés, datés et terminés ; et même si les violences de mon père, de mes institutrices de maternelle et de mes camarades de classe ont laissé de lourdes séquelles émotionnelles avec lesquelles je dois composer depuis bientôt 37 ans, elles sont derrière moi.

Mais pas ma mère. Ma mère est en vie, je lui téléphone tous les jours et je vais la voir une fois par semaine. Rien n'est ni passé, ni daté, ni terminé, et je pense que c'est cela qui me rend les choses si difficiles : elles sont vivantes. Notre relation est vivante, mon ressenti par rapport à ma mère est infiniment vivant et peut changer d'une minute à l'autre. Je n'ai aucune envie d'aller remuer la fange, je n'ai aucune envie de pleurer ou d'avoir envie de gerber en écrivant, je n'ai aucune envie d'aller faire coucou à cette putain de co-dépendance qui me colle à la peau et dont je n'arriverai jamais à me débarrasser je crois, mais je me dis que cela me sera forcément bénéfique. Je ne sais pas quand, ni comment ni pourquoi, mais cela me sera bénéfique.

Alors la big question est la suivante : comment structurer tout cela de manière pertinente ? Un article par idée générale ? Un récit chronologique ? Franchement, je ne sais pas quel est le mieux. Il y a quelques mois, j'aurais commencé par vous raconter l'enfance de ma mère et sa relation avec ses parents, mais aujourd'hui les choses ont changé. Aujourd'hui, ma mère a replongé la tête la première dans ses démons. Aujourd'hui, je suis dans un état de tension extrême où je me dis qu'elle peut mourir demain. Donc aujourd'hui, j'ai décidé de changer d'angle d'attaque (quand je vous disais que les choses n'étaient ni passées, ni datées ni terminées, on est en plein dedans).

 La première sous-partie de ce long récit sera donc consacrée à la situation actuelle qui commence à sentir sérieusement le roussi (je n'ose pas dire « le sapin »), mon ras le bol général et mon envie que ça se termine. Donc là, question propos qui choquent vous allez être servis :-) J'essaye de vous écrire ça la semaine prochaine.

 

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Commentaires
M
J'espère que mon commentaire ne sera pas malvenu, mais je viens d'entendre Camille Kouchner parler de son livre à "La Grande Librairie", et cela m'a fait, quelque part, penser à ton article. Elle disait qu'au fond son livre est surtout un livre sur sa mère, qu'elle aimait et détestait pour sa mollesse face aux agissements de son beau-père, ce que sa mère lui a appris et le mal qu'elle lui a fait...elle parlait de cette ambivalence, de cette emprise (pas que de son beau-père mais de sa mère aussi) qu'elle a mis très longtemps à comprendre...Ton "introduction" me fait penser à ça, ces parents qui (à des degrés divers et propres à chacun) nous ont fait chier, nous ont fait du mal et en même temps, dont on arrive jamais ou presque à se détacher...
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Z
Bon courage pour cet écrit difficile dans tous les sens du terme... peut-être qu'en commençant à écrire, les choses vont venir d'elles-mêmes et tu pourras après voir comment le structurer mais le plus important sera le contenu, quelque soit la forme, tu auras réussi à faire sortir ce qui t'encombre... et si besoin, je suis là
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