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Le blog de Dawn Girl
20 avril 2017

Je meurs

 Tout a commencé fin mars, alors que je descendais les escaliers au boulot : des douleurs aux deux chevilles. Je me suis dit que ça allait passer.

 

Sauf que ce n'est pas passé ; au contraire la douleur est allée crescendo. Le lundi, je montais et descendais les marches comme un zombie, les jambes écartées en ayant envie de hurler à chaque pas (vous avez loupé quelque chose, vraiment).

 

Le mercredi, n'y tenant plus je suis allée voir un médecin à côté de mon lieu de travail. C'était une jeune ; elle était très surprise qu'il y ait une atteinte des deux côtés. Elle m'a arrêtée quatre jours, m'a prescrit une prise de sang (qui a révélé le taux d'un truc trop élevé, mais personne ne m'a expliqué ce que c'était ni ce que cela signifiait).

 

Le lendemain, même discours de la part de mon médecin traitant (le rendez-vous était prévu depuis longtemps pour discuter de ma mère, mais j'en ai profité pour lui parler de mon problème ; je venais de mettre 30 minutes à faire le trajet de ma voiture jusqu'à son cabinet tellement je marchais comme une petite vieille). Elle m'a prescrit une nouvelle prise de sang, ainsi qu'une radio et une échographie des chevilles. Elle m'a dit très clairement : « Je ne sais pas ce que vous avez ».

 

Voilà qui n'était pas rassurant ; je n'allais pas tenir comme ça pendant 107 ans, bordel.

 

J'ai eu rendez-vous le lendemain pour la radio (qui n'a rien révélé), mais pour l'échographie, pas de place avant le 27 avril... Je suis retournée travailler le lundi tant bien que mal.

 

Sauf que ce n'était pas possible d'attendre si longtemps. Je ne pouvais ni marcher normalement, ni m'occuper de ma fille... Non seulement j'étais dans l'attente d'un diagnostic (ça avait l'air tellement extraordinaire que j'aie mal des deux côtés, que je me suis imaginé qu'on allait me prendre pour une affabulatrice qui s'invente des maladies), mais en plus je souffrais le martyre.

 

J'ai donc pris mon téléphone et j'ai appelé tous les cabinets d'échographie et cliniques du coin, espérant tomber sur un désistement... Rien de rien, jusqu'à ce que j'arrive à joindre l'hôpital (ça a été très compliqué et j'ai failli abandonner, comme quoi il faut persévérer). Il y avait eu un désistement pour le lendemain matin à 9 heures. J'ai dit banco.

 

Pendant l'échographie, le médecin ne disait rien, et c'était horrible. J'avais envie de lui dire : « Bon, tu trouves quelque chose, oui ou merde ? » Elle finit par dire à l'interne présent dans la salle, qu'elle ne voyait « pas grand-chose ».

 

Putain de bordel à queue, « pas grand-chose » = rien du tout . Donc ça y est, je vais me faire jeter... Les examens sont normaux ; le seul « espoir » qui me reste c'est que ma prise de sang révèle que je suis positive pour la maladie de Lyme, quelle joyeuse perspective... Mes os n'ont rien, mes ligaments non plus donc reste également l'hypothèse d'un problème veineux ; je vais devoir me procurer une ordonnance pour une écho-doppler... ou alors j'ai la maladie de Lyme. Ou alors il n'y a strictement rien et personne ne trouvera jamais ce que j'ai ; je suis condamnée à vivre comme ça, avec ces douleurs horribles et je vais finir droguée à la morphine comme Sylvain Augier.

 

(si tu es né après les années 80, tu ne connais pas Sylvain Augier. Et bien va voir sur Viquipédia).

 

Elle a fini par appeler un collègue, qui m'a refait l'échographie en leur faisant le commentaire en direct (avec des termes médicaux complètement incompréhensibles, c'était horrible). Il m'a dit qu'il allait me faire faire une IRM des chevilles. Là, tout de suite.

 

De quoi, une IRM ? Le truc où on doit normalement attendre 6 mois ? Là, maintenant, donc en urgence ? Mais j'ai QUOI, bordel de merde ?

 

Bref j'ai revêtu les surchaussures, la charlotte et la blouse nouée dans le dos (mais j'ai eu le droit de garder ma culotte donc personne n'a vu mon gros cul), et j'ai attendu patiemment dans le couloir pour l'IRM.

 

On m'avait dit que c'était un examen angoissant, ben je confirme... Et encore, je n'étais pas toute entière dans la machine. La première fois ils m'ont mis de la musique (j'ai eu « I will survive », j'ai ri) ; la deuxième fois ils ont oublié donc j'ai entendu tous les bruits.

 

Il en est ressorti le diagnostic suivant : fracture de fatigue. Des deux côtés. On m'a donné le compte rendu sur un CD rom, et invité à aller voir le médecin traitant pour voir quel traitement mettre en place.

 

Ensuite, j'ai été baladée : de l'hôpital au médecin traitant ; du médecin traitant (enfin son remplaçant) à la clinique, de la clinique à l'orthopédiste... Je suis sortie à plus de 18 heures :-S

 

L'orthopédiste était un gros con, qui ne m'a pas examinée, s'est contenté de regarder les images de mon IRM en disant « Ah oui, c'est pas normal », a passé une demi-heure à taper sur son putain de Macintosh portable sans dire un mot, et BIM 70 euros de consultation. J'étais très énervée en sortant.

 

La prise de sang faite le lendemain est anormale, mais je n'ai aucun retour... J'attends des nouvelles de mon médecin traitant, tout en sachant qu'elle ne pourra pas établir de diagnostic avec seulement ce résultat. Vous savez, dans les films quand on parle d' « examens complémentaires » ? Bah voilà, on y est.

 

BREF en conclusion j'ai deux fractures de fatigue et apparemment tous les médecins n'ont « jamais vu ça », c'est une blessure réservée normalement aux grands sportifs, or je ne suis pas du tout sportive. J'ai enquillé trois prises de sang (dont une avec des taux de machins gt et de bidules PAL anormalement élevés), je ne sais pas si j'ai un problème hépatique, osseux ou va savoir quoi encore, si c'est grave ou pas ; je vois une rhumatologue le 22 mai ; j'ai un diagnostic mais pas d'explication, aucun médecin n'a pris la peine de me faire un arrêt de travail pour cette journée-marathon ; heureusement mon patron a été sympa et ne m'a pas retiré d'heures.

 

La question qui me taraude, c'est « pourquoi ? » Pour moi qui ai peur de la maladie et de la mort, c'est vraiment pas cool :'-(

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9 avril 2017

La mère et la fille (épisode 1472)

 Jeudi dernier, le médecin de famille (elle suit ma mère, moi et ma fille) a demandé à me parler au sujet de l'état de santé de ma mère. « Sa maladie évolue » ; sous-entendu « elle se dégrade »...

 

Ma mère n'a pas bu depuis le mois de janvier ; elle tient car elle pense qu'elle aura une greffe de foie. Mais le médecin m'a dit que pour elle, il n'y aura probablement pas de greffe...

 

Alors là, je n'ai pas caché mon étonnement. Son hépatologue lui aurait parlé de greffe alors que ce serait inenvisageable ? Si c'est le cas, c'est vraiment dégueulasse de lui faire espérer quelque chose qui n'arrivera jamais...

 

Le problème, c'est qu'elle n'a jamais réussi à avoir l'hépatologue directement au téléphone. Je lui ai donc dit d'essayer de la rappeler pour mettre les choses au clair, parce que là il y a quand même un gros souci de cohérence dans les propos.

 

Après, elle est passée à moi : elle m'a demandé comment je vivais la situation, si j'avais besoin d'être aidée. Pour la première fois de ma vie, quelqu'un (que ce soit médecin, entourage etc), m'a demandé mon ressenti. Depuis toutes ces années (20, 30 ans ?), j'avais l'impression que personne n'en avait rien à foutre de comment j'allais ; la seule à plaindre c'était ma mère et moi on s'en tamponne (enfin sauf les lecteurs de mon blog, mais ce n'est pas pareil ^^). D'ailleurs, la dernière fois que quelqu'un m'a dit : « Il faut prendre soin de ta mère » j'ai eu envie de lui répondre : « Ah oui, « prendre soin de ma mère » ? Et MOI, connasse, tu me vois, ou bien je suis transparente ? T'es au courant que j'ai vécu seule avec ma mère depuis l'âge de 2 ans ? ça t'intéresse de savoir ce que ça fait d'avoir ce fardeau sur les épaules, de l'assumer toute seule depuis l'enfance ? D'avoir l'impression d'être seule au monde parce que le type qui se trouve être mon géniteur, m'a encore plus enfoncé la tête sous l'eau? Que le reste de la famille ferme ses rideaux et commente le truc de loin, bien à l'abri ? Que je vois de la pitié dans le regard des gens, dans les magasins ? Que j'ai l'angoisse de savoir comment elle va être aujourd'hui, demain et après-demain ? De me demander quel jour elle va mourir et comment ? Si elle va vomir, saigner, se vider ? De qui va la retrouver ? De comment je vais faire pour nettoyer toutes ses sécrétions corporelles et ce que je vais faire de ses putains de meubles ? Ca t'intéresse de savoir à quel point ça me pèse de ne pas être comme les autres, de mettre dix ans de plus à faire les choses parce que j'ai grandi de guingois ? Ca t'intéresse de savoir comment je vis la situation, ou tu t'en fous ? Je suis forte, c'est ça, je m'en sors ? Donc comment je vais, on s'en tape ? J'aimerais tellement que les gens se dispensent de dire des conneries quand ils ne savent pas de quoi ils parlent. Alors, si tu veux me rendre service (ou plutôt rendre service à ma mère, puisque moi je compte pour du beurre), fais donc ceci: avant de me demander de « prendre soin de ma mère », prends donc soin de ton cul, et tes phrases pourries, tu te les carres bien au fond de ta cavité rectale. Merde. Cordialement ».

 

J'ai pensé tout ça très fort, mais bien sûr, je n'ai pas osé le dire. Parce que je suis une gentille fifille polie (gné).

 

BREF tout ça pour dire qu'il a fallu attendre le 6 avril 2017 pour que ENFIN, quelqu'un se rende compte que je souffrais. Inutile de dire qu'au bout de quelques minutes, mon armure s'est fissurée et je me suis effondrée. J'ai l'impression de ne faire que ça, m'effondrer... Je dois chialer environ une fois par semaine à cause de ma mère. Appelez-moi Madeleine...

 

Elle a été très gentille. Elle m'a donné un mouchoir, et les coordonnées d'une psychologue. Que j'appellerai ; une fois que mon problème de chevilles sera résolu (oui car j'ai très mal aux chevilles depuis une semaine ; je ne peux plus marcher correctement et les médecins ne savent pas pourquoi... La seule chose qui me soulage, c'est la codéine. Et la codéine, on ne peut pas en prendre indéfiniment. Je suis en arrêt de travail ; je pense que le CDI que mon futur ex-patron m'avait promis va me passer sous le nez (il a un caractère de merde et est du genre à penser qu'il ne peut pas compter sur moi. Donc merci au revoir). Bref je fais des prises de sang et des radios des chevilles et on ne trouve rien. Je vais mourir des pieds).

 

Je serai toujours reconnaissante envers ce médecin de m'avoir tendu la main. Elle m'a dit que je pouvais venir la voir si ça n'allait pas, même si c'est juste pour parler. Quand je pourrai remarcher normalement, je m'occuperai de ma tête. Ne croyez pas que c'est une manière de repousser les choses ; je ne peux vraiment RIEN faire en l'état ; juste traîner mon derrière au boulot parce que j'ai pas le choix. Je n'arrive même pas à m'occuper correctement de ma princesse :'-( (si personne ne trouve pourquoi j'ai mal aux pieds, je me tire une balle. Dans le pied. Ha ha).

 

(Note pour plus tard : arrêter avec les parenthèses à outrance).

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