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Le blog de Dawn Girl
29 janvier 2014

Motherfucker

test-grossesse-surprise-mothafucka

 

Une fois n'est pas coutume, je vais aujourd'hui parler d'un fait d'actualité.

La polémique semble s'être un peu calmée, mais ces derniers jours, on en a beaucoup parlé dans les médias : l'amendement adopté par l'Assemblée Nationale, supprimant la condition de "détresse" pour qu'une femme puisse avorter. Christine Boutin en a profité pour refaire surface à cette occasion, ainsi que des cathos pas très tolérants qui nous ont brandi leur "droit à la vie", expression qui me dérange (personnellement).

Alors comme ça, la suppression du terme "détresse" va entraîner une recrudescence des IVG ? On va baiser sans capote en se disant "Oh ben c'est pas grave, au pire j'avorterai" ?

Je ne crois pas, non.

Je peux évoquer mon cas personnel, puisque j'ai malheureusement vécu une IVG. C'était le 5 janvier 2012, je m'en souviens encore et je ne l'oublierai jamais. C'était l'un des pires jours de ma vie, et quoi qu'il arrive, plus jamais je ne veux revivre ça. Je m'en suis voulue de ne pas avoir été prudente, je culpabilisais et je culpabilise encore. Je sais que le coeur battait déjà, et je suis consciente que même s'il ne s'agit que d'un embryon, l'aspiration est quelque chose de super violent, aussi bien pour le corps de la femme enceinte que pour l'embryon. Entre parenthèses, j'ai eu mal. Vraiment très mal. C'est d'ailleurs pour ça que je peux comprendre (sans cautionner, mais comprendre) ceux qui sont contre l'avortement.

Je voudrais juste que les ultras qui montrent du doigt les femmes qui se font avorter arrêtent de penser qu'on prend toutes ça à la légère. Oui, il y a des écervelées qui ne se protègent jamais et prennent l'IVG pour un moyen de contraception. Elles sont très connes. Mais cela représente combien de femmes, sur les milliers qui se font avorter ? Une dizaine ?

Je suis persuadée que pour l'immense majorité (dont je fais partie), l'avortement est une expérience traumatisante qu'on ne veut revivre à aucun prix. C'est assez culpabilisant comme ça, pas la peine d'en rajouter.

Et surtout, la chose la plus importante : le terme de détresse, c'est du flan. Quand j'ai voulu me faire avorter, on ne m'a pas demandé pourquoi. J'ai juste dit : "Je suis enceinte, je ne veux pas le garder". Je ne me rappelle pas des questions qu'on m'a posées, mais je n'ai pas le souvenir qu'on ait cherché à me dissuader, ou du moins me demander si j'étais sûre de mon choix. Ce n'est que mon expérience, mais il y a fort à parier que cela se passe ainsi dans la plupart des plannings familiaux.

Peut-être que cela "démocratise" l'IVG, mais c'est un autre débat. Toujours est-il que, pour en revenir à l'amendement, ça ne va strictement rien changer.

Alors que les cathos et les anti se renseignent un minimum avant de savoir de quoi ils parlent.

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Commentaires
Z
Je me demande encore comment on peut revenir sur ce débat là... ils veulent peut-être qu'on en revienne aux méthodes cruelles que les femmes ont utilisé à d'autres époques ? ou peut-être souhaitent-ils voir de nouveau des enfants abandonnés sur les marches des églises ? <br /> <br /> L'imprudence, le mauvais moment, les mauvaises conditions pour accueillir un enfant et puis plus dramatique à la suite d'un viol, chaque femme doit pouvoir décider seule de ce qui est le mieux pour elle et son enfant. En tous les cas, ton témoignage est très posé et très juste. On dirait qu'ils prennent les femmes pour des idiotes qui se disent "oh tiens hier j'ai eu un rapport c bon dans un mois je me fais avortée"... on voit bien qu'ils ne connaissent rien à la réalité.
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N
Voilà une position censée :) Les conservateurs de tout bord, politique et religieux, s'excitent de plus en plus à tous les niveaux vu les bouleversements au code civil avec la nouvelle présidence. Ils sont nostalgiques du Moyen Age, ou quoi ??? Espérons que tout ça soit endigué et que ce ne soit pas le début d'une sorte de clash civil virulent.
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D
Mskapje> Au départ la loi Veil a institué l'IVG comme 'dernier recours' ; c'est clair que depuis 1975, c'est devenu (malheureusement) quelque chose de plus "courant" qu'un dernier recours. Toutes les femmes qui se font avorter ne sont pas à la rue, ou ne sont pas enceintes suite à un viol. L'imprudence est aussi la raison de beaucoup de grossesses non désirées (c'était mon cas et c'est pour ça que je m'en suis toujours voulu). D'où le fait que je dis que le terme de 'détresse' ne veut plus rien dire aujourd'hui. Mais cela n'empêche que mes cathos-béni-oui-oui m'exaspèrent à élever leurs étendards dès qu'on touche cette question. Eux, ce qu'ils veulent, c'est que cette loi soit purement et simplement supprimée. On n'est pas des criminelles, merde.
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M
J'ai cru que c'était une blague quand le débat est ressorti. La question en se pose même pas, et comme tu dis, l'avortement ça ne s'oublie jms. En quelle année sommes nous ?!
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