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Le blog de Dawn Girl
28 mars 2019

J'ai un problème... (ta gueule Sylvie Vartan)

Bon je rigole mais j'ai vraiment un problème... Un  truc pas grave en soi mais qui me bouffe.

J'ai quelqu'un dans la tête. Quelqu'un qui m'intrigue, m'intéresse, m'attire. J'y pense tout le temps, tous les jours, très souvent. J'ai des papillons dans le ventre ; j'ai les mêmes pensées que quand je suis tombée amoureuse de B. Je me sens "poursuivie" par certaines chansons qui passent à la radio (à l'époque de B. c'était "Il avait les mots" de Sheryfa Luna...)

Dans le post où je vous parlais pour la première fois de mon TSA, j'avais évoqué brièvement le fait que depuis petite je m'attachais souvent à quelqu'un. Je sais maintenant que c'est un symptôme du TSA, mais cela peut déboucher parfois sur une vraie histoire d'amour ; la preuve avec B.

B. justement : évidemment je me suis posé des questions : est ce que je l'aime toujours ? La réponse est oui. Bien sûr, après quelques années ce n'est plus comme au début où on copulait partout dans toutes les positions, mais je l'aime toujours. Il m'attire toujours physiquement, même si c'est différent de la passion du début. Il est mon équilibre. Si je ne l'avais plus, je serais vraiment mal. Et perdue. 

La psychologue m'a demandé ce que j'éprouve pour les personnes à qui je m'attache. J'ai eu du mal à répondre : de l'intérêt ? De l'attrait ? Je n'ai pas osé prononcer le mot "amour". Même moi je n'ai jamais compris grand chose à ce machin ; pourtant ce n'est pas faute de l'analyser. Avec les années j'ai appris à avoir la bonne attitude et à laisser le feu mourir doucement à l'intérieur de moi, même si ça me fait mal. J'ai parfois sauté le pas et déclaré mes sentiments, comme avec Benjamin (mal m'en a pris, mais au moins je n'ai aucun regret ^^). Dans le cas présent, il est absolument hors de question de lui dire ce que je ressens, mais alors c'est mort de chez mort : l'histoire serait tout simplement impossible à cause de nos vies de famille respectives (oui, comme d'habitude j'aime la facilité <3)

Mais putain c'est le grand brasier à l'intérieur de ma tête... Je me dis que c'est peut-être aussi une montée de libido parce que j'ai arrêté la pilule (j'ai cru faire une thrombose le mois dernier) ; l'arrêt de la pilule provoquant souvent une explosion d'hormones. Donc ça va peut-être passer. Mais je ne pense pas... Arf......

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26 mars 2019

L'outsider de Stephen King

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L'histoire : le corps d'un enfant est retrouvé, assassiné et violé avec une branche d'arbre. Les analyses ADN et les témoignages sont sans équivoque : l'assassin est Terry Maitland, l'entraîneur de baseball de la ville, un homme connu et respecté. Il est arrêté et menotté un jour de match, sous les yeux de sa femme, de ses filles et de la moitié de la population locale. Il clame son innocence...

 

Après avoir terminé ce livre, je suis heureuse : j'ai enfin retrouvé le vrai Stephen King, celui que j'aime lire. Oubliée ma déception avec "Joyland" et son pathos ridicule ; King est de retour, et mon envie de le lire avec.

 Le roman démarre avec les dépositions des témoins ; une première partie un peu fastidieuse et pas très réussie je trouve : en effet, les protagonistes ont tous la même manière de s'exprimer ; on dirait que c'est toujours le même témoin qui revient ; il change juste de nom, d'âge et de sexe, mais il parle exactement pareil. J'en ai tiré une conclusion : King n'est pas doué pour les romans policiers purs, et j'ai d'ailleurs pensé que si l'histoire restait une simple enquête policière, j'allais encore être déçue.

 Et puis. Un rebondissement survient, (genre à la page 200, mais après plus de trente Stephen King à mon actif je n'ai pas été étonnée), et l'enquête démarre vraiment. Ceux qui ont aimé "Ca", "Bazaar" ou encore "La Tour Sombre" retrouveront tous les ingrédients qui font la réussite d'une histoire Kinguesque : le type cinglé pour qui on éprouve de l'empathie malgré tout ; la bande de protagonistes qui avance ensemble pour enquêter ; le lieu abandonné où siège le "Mal"... Bref du bon, du très bon. Je recommande sans réserve.

22 mars 2019

Je veux bosser dans une grotte

daria-dessin-anime-remake

Ceci est mon plus beau sourire

 

(bon je dis ça alors que je viens de finir "L'outsider" de Stephen King (article à viendre)... Avec une grotte bien flippante...)

Bref.

Je sature de bosser avec des nanas que je n'aime pas.

Pour vous expliquer la configuration du cabinet où je travaille : normalement il y a deux assistantes à l'accueil et deux au fauteuil. Moi je bosse à l'accueil ; ce qui m'arrange plutôt.

Depuis 2 ans, je travaillais avec une collègue que j'appréciais à peu près. Et puis quelqu'un a démissionné et ladite collègue est partie travailler à l'arrière du cabinet, côté clinique. Je me suis donc retrouvée toute seule à l'accueil (ce qui n'est pas un problème ; après 7 ans de secrétariat je commence à me débrouiller). 

Et puis mon patron a fait passer des entretiens pour remplacer celle qui avait démissionné (vous suivez toujours ?). Comme il a mauvaise réputation, il a reçu des CV pourris (ou alors il a mal sélectionné les profils). Quand j'ai rappelé les candidates pour les convoquer, la moitié d'entre elles n'a jamais rappelé, donc vous voyez un peu le truc :D

Bref il a fini par prendre une fille à l'essai ; une espèce de grande panthère black avec une grande gueule ; le genre de fille qui a un rire tonitruant à la Claudia Tagbo et qu'on imagine très bien danser sur les tables en soirée. En bref, l'opposé total de mes collègues et moi qui sommes plutôt discrètes et pas super extraverties. Dès le début, on s'est dit que ça n'allait pas le faire car mon patron déteste les grandes gueules ; il déteste qu'on lui réponde. Quand il fait une remarque, il faut s'excuser et surtout fermer sa bouche ; jamais de "oui mais..." sinon il pète un câble. Je ne dis pas que c'est bien, mais c'est comme ça ; ce n'est pas à son âge qu'il va changer. Bref j'ai été surprise qu'il embauche cette personne car dès l'entretien son fort tempérament se ressentait.

 Au départ il l'a fait travailler en clinique, et comme prévu l'expérience n'a pas été concluante :  pas assez dynamique. Tous les soirs elle braillait après lui : "PUTAIN MAIS C'EST QUOI CE MEC ? C'EST FINI LE TEMPS OU LES FEMMES FERMAIENT LEUR GUEULE !!!!" J'avais envie de lui dire "mais putain pourquoi tu restes, si c'est si insupportable que ça ? Barre-toi, la porte est grande ouverte et personne ne te retient".

Bref comme elle n'a pas fait l'affaire en clinique, mon patron me l'a collée à l'accueil avec moi. Sauf que l'accueil c'est très speed et qu'elle ne supportait pas d'avoir plusieurs choses à faire en même temps. Elle soufflait, elle me stressait. En plus, ce jour-là j'étais angoissée parce que j'avais reçu un SMS de la nounou de ma fille me disant qu'elle avait 39,6 de température (j'en ai pleuré ; une de mes collègues m'a prise dans ses bras ; elle a dû me prendre pour une tarée de m'effondrer pour si peu).

BREF quand mon patron m'a annoncé le lendemain qu'il la licenciait, j'ai été contente je l'avoue. Il y avait clairement incompatibilité d'humeur.

 

Elle n'a pas digéré de se faire licencier, bien que mon patron ait fait les choses dans les règles. Elle a fait un scandale dans le cabinet ; elle s'est ramenée près de moi avec son portable à la main, et elle a appelé le Conseil de l'Ordre en racontant qu'elle faisait un malaise à l'accueil. Bref, la nana complètement givrée.

 

Mon patron a donc embauché une autre personne pour bosser à l'accueil avec moi. Et là, c'est encore pire qu'avec Naomi Campbell... Elle ne fait que des conneries ; elle envahit mon espace (j'étais habituée à être peinarde mais je l'ai sur le dos sans arrêt, je me sens oppressée). Elle reste à côté de moi les bras croisés à regarder ce que je fais, en se tenant debout genre à 20 centimètres de moi. Quand je discute avec un parent, elle s'inscruste dans la conservation en parlant plus fort que moi. Quand je dis "bonjour", elle gueule par-dessus ma voix : "BONJOUR !!!" Quand je fais un paiement par carte bancaire, elle me prend la carte et la met dans le lecteur, comme si je n'étais pas capable de le faire. C'est horrible, c'est envahissant... Par ailleurs, elle a une façon vulgaire de parler ; je parle fort mais elle, elle braille comme une poissonnière. Bref il y a du professionnel et du personnel qui se mêlent et moi je ne sais pas dire les choses... Je ne sais pas m'affirmer pour qu'elle me laisse mon espace de liberté. Et puis c'est fatigant de repasser derrière elle sans arrêt pour rattraper ses conneries. Hier j'étais en hyper-nervosité toute la journée ; j'en avais mal à la tête. Aujourd'hui encore, c'est mon jour de repos et j'ai mal aux yeux.

 

J'avais ma première séance avec la psychologue ce matin ; je lui ai expliqué (brièvement car c'était une prise de contact) mon souci avec cette collègue. Elle m'a expliqué comment je pouvais formuler les choses pour qu'elle ne vienne pas se coller ; je vais avoir 15 000 scrupules de lui dire ça mais je n'ai pas le choix sinon je vais péter les plombs.

 

J'envie les gens qui savent dire les choses franchement ; moi ça m'angoisse tellement que souvent je ne dis rien. Résultat : je passe au mieux pour une fille hautaine, et au pire pour une faux-cul. Une de mes collègues m'a dit que son mode de fontionnement était "une gifle, une caresse". J'adore :D Mais je ne sais pas faire.

 

En tout cas je ne serais pas étonnée de me retrouver en arrêt décès maladie d'ici peu. Je vais bien sûr appliquer ce que va me dire la psychologue, mais putain que ça va être dur.

 

4 mars 2019

Je suis né un jour bleu de Daniel Tammet

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J'avais déjà entendu parler de ce livre à l'époque de sa sortie, mais je ne me sentais alors pas du tout autiste. J'avais tout juste trouvé un point commun avec l'auteur : il parlait du chiffre 1 comme étant blanc ; j'avais déclaré à ma mère "Pour moi, le chiffre 1 est jaune". Elle m'avait regardée comme si j'étais timbrée et j'en étais restée là.

Puis le temps a passé et j'ai commencé à me rendre compte que j'avais peut-être un TSA (j'en parle depuis un petit moment ici donc je ne vais pas revenir sur mes posts précédents). J'ai essayé d'analyser de plus près ma synesthésie. J'ai toujours vécu avec, mais j'ai pris conscience de son "anormalité". Non, tout le monde ne visualise pas un objet en prononçant un mot. 

Il y a quelques jours, j'étais chez Cultura avec ma mère (à qui j'ai exposé les grandes lignes de ma synesthésie), et voilà que, armée de sa discrétion légendaire, elle interpelle une vendeuse à travers tout le magasin : EXCUSEZ-MOI MADAME AURIEZ-VOUS DES LIVRES TRAITANT DES GENS QUI ASSOCIENT DES MOTS AVEC DES GOÛTS S'IL VOUS PLAÎT ? BAH QUOI IL FAUT DEMANDER VOYONS DAWN GIRL !!!

(oui on parle fort dans la famille)

(j'étais très gênée)

La vendeuse ignorait totalement ce qu'était la synes-truc-chouette mais elle m'a donné le livre de Daniel Tammet. Je l'ai remerciée, la voix étouffée par mon écharpe dans laquelle j'avais enfoui ma figure putain maman je te connais pas.

De prime abord, le livre ne m'a pas captivée. En effet, Daniel Tammet a une particularité que je n'ai pas : le syndrome savant, comme le héros de Rain Man : il fait des calculs très compliqués de tête et connaît plusieurs milliers de décimales du nombre Pi (il a d'ailleurs fait une récitation publique de plus de 22 000 décimales). Du coup le premier chapitre parle énormément de sa vision des chiffres, des paysages numériques qu'il imagine et j'ai eu du mal à m'accrocher. Mais une fois ce cap passé, je n'ai plus lâché le livre, et pour la première fois de ma vie j'ai mis des post-it et pris des notes en prévision de l'article que j'allais écrire, tellement je me disais : "Putain, c'est trop moi, ça !"

Hormis le côté "savant matheux", je me reconnais beaucoup dans le livre. Tout d'abord, Tammet est passionné par les nombres premiers. Moi je ne suis pas passionnée, mais j'arrive à les repérer (bon je parle de ceux à 2 chiffres pas plus ^^). Pour moi ils sont différents des autres, et donc intéressants. Il voit certains chiffres grands, d'autres petits ; il leur attribue un caractère. Pour moi, le 7 a goût de carambar citron, il est donc blanc. Je n'aime pas le chiffre 5 ; ni sa prononciation ; le son me dégoûte ainsi que la façon de l'écrire "CINQ" beurk. Il pue, comme son aîné, le soixante.

Comme moi, Tammet a eu sa crise de collectionnite. Il ramassait les marrons, moi les paquets de cigarettes. Il a "collectionné" des dizaines de coccinelles qu'il a enfermées dans une boîte ; moi c'était dans un verre à moutarde. Il évoque également les associations d'idées qui lui viennent spontanément pendant qu'il parle ; moi c'est pareil ; au milieu d'une conversation je vais sortir quelque chose qui n'a rien à voir, et je sais que cela peut dérouter mon interlocuteur. J'ai beaucoup de mal à rassembler mes idées pour faire une phrase structurée allant à l'essentiel, sauf si je me concentre. Et au bout d'un moment c'est fatigant de se concentrer. C'est sans doute pour ça que je parle très vite. Il parle tout seul, a du mal à saisir les sous-entendus... Bref je ne vais pas faire le catalogue de tous mes points communs avec lui, mais cela me conforte dans l'idée que j'appartiens bien à la famille des autistes. Et ce n'est pas grave en fait.

Là où je suis un peu jalouse de lui, c'est qu'il a l'air de ne jamais avoir souffert de sa différence : il s'est fait emmerder à l'école, mais les autres l'ont vite lâché devant son absence de réaction, et il n'a pas subi de harcèlement scolaire. D'autre part, il a vécu dans un environnement familial et scolaire où les adultes ont accueilli sa différence et se sont adaptés ; là où moi j'ai eu autant de profs formidables que de gros cons (enfin connes surtout), qui au lieu de chercher à creuser un peu, ont préféré dire que j'étais un "bloc d'hostilité quasi-permanent", et où dans la cellule intra-familiale j'ai eu droit à des "qu'est ce que t'es empotée, t'as de la merde dans les mains ?" ou encore "arrête de faire le singe".

Son voyage en Lituanie a été une formidable expérience aussi ; il a été accepté comme il était. Une fois rentré chez lui, il a réussi à utiliser ses compétences hors normes pour créer un site internet, travailler de chez lui et gagner sa vie ainsi. Putain, c'est mon rêve :) Mais je n'ai pas son immense talent pour les chiffres et l'apprentissage des langues.

Enfin, il a des amis ; moi non. J'ai donc encore du taff pour faire de mon TSA quelque chose de positif ; mais n'étant qu'au début du parcours c'est normal que ça prenne beaucoup de temps. J'ai rendez-vous chez la psychologue le 21 mars et je dois m'occuper de l'ergothérapeute aussi. Toujours rien du côté du psychiatre donc je me tâte pour envoyer mon dossier au CRA de Brest ; de toute façon je ne suis plus à 5 ans près...

Chose très importante ; j'ai pris conscience que, contrairement à ce que je croyais, j'associe bien les jours de la semaine avec une couleur. Quand je pense à jeudi par exemple, ça m'évoque du rose. Mardi, du vert. Samedi, du rouge. Etc. Et je sais pourquoi : à cause du programme télé que ma mère achetait quand j'étais petite : chaque jour avait sa couleur pour les repérer plus facilement. Ca m'est resté. De même que je crois me rappeler que je comptais les choses quand j'étais petite (voitures, fissures sur un mur...) mais je ne le fais plus depuis très longtemps. Par contre, compter les syllabes ça a duré des années et des années...

En conclusion, j'ai trouvé ce livre vraiment très intéressant ; un coup de coeur :)

 

 

 

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