Leave me alone mister *
Mon trentième anniversaire n'aurait pas été complet si je n'avais pas reçu une carte de mon père...
Mon père, ce zéro héros... Il m'écrit grosso modo tous les trois ans. La dernière fois, je lui ai répondu (par mail, car il m'avait gentiment laissé une adresse mail, surtout pas une adresse postale, hein...), bref je lui avais répondu par une diatribe de quinze pages où je lui rappelais la façon dont il m'avait traitée (comme de la merde, donc), et lui demandant de me foutre la paix.
Visiblement, ça n'a pas marché...
L'ignorance ne marche pas non plus. Putain, mais il est pire qu'un morbac ! Entre ses cartes pourries et sa connasse de mère qui me fait des "coucous" sur Facebook, je ne sais pas comment m'en dépêtrer.
Alors vous qui avez des parents "normaux", vous allez me dire (comme B., d'ailleurs), qu'il m'écrit parce que je lui manque, qu'il m'aime, machin. Je vous arrête tout de suite : ce n'est pas pour ça. Je le connais bien.
Je n'ai pas envie de re-raconter tout en détail, mais en gros, mon père fait partie de l'espèce qu'on appelle "pervers narcissiques". Il prend plaisir à humilier les gens, à les rabaisser / insulter par des sous-entendus (c'est encore pire), et si tu prends mal ses provocations, c'est parce que tu n'as pas d'humour. Il m'a traitée comme une sous-merde, et à cause de ça, je me suis construite de guingois. C'est en partie pour ça que je n'ai pas confiance en moi, que mes relations avec les hommes ont été si compliquées, que j'ai parfois des réactions bizarres, et surtout que j'ai passé des années à être le vilain petit canard partout où je passais. Comment veux-tu avoir une bonne image de toi quand ton géniteur, qui est censé être fier de toi et te dire que tu es belle, te traite de "dondon" et te rabaisse plus bas que terre ? Même si je me reconstruis lentement, la confiance qu'il m'a volée je ne la retrouverai jamais.
Bref, à l'époque où je le voyais, j'étais une ombre... Je revis depuis que j'ai coupé les ponts. Tout n'est pas gagné, mais il y a fort à parier que s'il faisait encore partie de ma vie, je serais probablement à l'asile à l'heure qu'il est.
Donc non, il ne m'écrit pas par amour. Je ne sais pas trop pourquoi il m'écrit d'ailleurs. Entre parenthèses, sa carte n'a rien de gentil : j'ai cru comprendre entre les lignes qu'il allait déménager dans le sud de la France (je précise qu'il déménage à peu près tous les 3 mois et change très souvent de région). Il m'indique que "sa vie de merde suit son bonhomme de chemin" et cite la chanson de Tonton David. Il ne me demande pas comment je vais ; cela m'est égal mais cela montre à quel point sa démarche n'a rien d'altruiste. Je pense qu'il ne supporte pas de ne plus avoir d'emprise sur moi, ou alors qu'il a besoin de me montrer qu'il est toujours là, qu'il se pavane au soleil, ou je ne sais quoi. Ben franchement, je préfère être dans une région humide et à ma place, qu'à la sienne...
Enfin bref, même si maintenant j'ai pris énormément de recul sur les choses (ça va faire 11 ans que j'ai coupé les ponts), ça me soûle qu'il revienne régulièrement à la charge. Je veux juste qu'il me laisse TRANQUILLE, vivre ma vie loin de lui, mais apparemment c'est encore trop demander.
Vivement que ma mère déménage ; ainsi mon père ne connaîtra plus son adresse et il se gardera ses lettres pseudo-ironiques...
*réplique de GTA Vice City, on ne se refait pas ;)